mardi 18 juin 2013

Vivement le gros bon sens !

Depuis quelques semaines, le service de police de Montréal[i] mènent une campagne d’arrestation massive contre les cyclistes et piétons qui ne respectent pas certains éléments du code la route. Interviewé par Le Devoir, le maire de l’arrondissement de Rosemont, François Croteau (comme d'autres interlocuteurs d'ailleurs), s’est dit opposé à cette « répression systématique » (sic) contre les cyclistes, d’autant plus qu’il souligne que le service de police ne scrute pas les comportements des automobilistes avec un tel zèle.

Dans le but de ramener le gros bon sens à l’ordre du jour, Vélo Québec a publié un communiqué de presse invitant le service de police à faire preuve de discernement dans son application du code de la route. Certains règlements sont archaïques avec la technologie d’aujourd’hui (ex : les réflecteurs sur les pédales) tandis que d’autres peuvent être tout simplement dangereux. En effet, il y a des endroits (des chantiers de construction, des ponts et des viaducs par exemple) ou il n’est pas sécuritaire de rouler sur la route et que, par conséquent, plusieurs cyclistes préféreront rouler sur le trottoir. Pour moi, tant qu’ils le font en accordant la priorité aux piétons, ça devrait être autorisé.

Quant au règlement sur les panneaux d’arrêt, le code de la route devrait à mon avis être réformé pour adopter la loi de l’Idaho dont j’ai discuté sur ce blogue. Brièvement, cette loi adoptée dans les années 1980 fait en sorte que les cyclistes peuvent traiter les panneaux d’arrêt comme des « cédez » et les feux rouges comme des arrêts. L’adoption d’un tel règlement permettrait de rendre le comportement des cyclistes plus prévisible pour les automobilistes, ce qui pourrait réduire le risque d’accident.


Deux poids, deux mesures…

Il est particulièrement frappant de constater que le montant de la contravention pour ne pas avoir de réflecteurs sur les pédales (37$) est supérieur à celui qu’un automobiliste qui frappe un cycliste en ouvrant sa porte sans avoir regardé derrière reçoit (30$). Ceci n’a absolument aucun sens ! Surtout que les réflecteurs sur les pédales ne servent à rien le jour tandis que, la noirceur venue, c’est davantage les lumières à l’avant et à l’arrière du vélo qui vont faire en sorte qu’un cycliste sera vu par les automobilistes.

Il y a une loi physique élémentaire dont les services de police devraient tenir compte dans leurs interventions : E = mv2; ou E représente l’énergie cinétique lors d’une collision, m la masse du véhicule et des son (ses) occupant(s), et v la vitesse. Ainsi, à vitesse égale, la force d’impact d’une voiture de 1000 kilos est 100 fois plus grande que celle d’un vélo de 10 kilos. De plus, la masse est multipliée par la vitesse au carré, et en général, les voitures vont beaucoup plus vite que les vélos...

Considérant cette loi physique, les services de police devraient porter davantage attention aux comportements dangereux des automobilistes (excès de vitesse, cellulaire au volant, alcool et drogue, ne pas donner la priorité aux piétons et cyclistes aux endroits désignés, etc.) qui mettent en danger la vie d’autrui. Quant à eux les comportements à risque des piétons et cyclistes mettent rarement la vie d’autrui en danger, car leur énergie cinétique est incommensurable avec celle des voitures… Voilà une nuance importante dont il faudrait tenir compte dans l’application du code de la route.




[i] D’autre part, je tiens à préciser que mes commentaires s’adressent au service de police, et non aux policiers qui exécutent ce que leurs superviseurs leur ont demandé de faire. Dans ce cas ci, les ordres qui viennent d’en haut semblent déconnectés de la réalité. 

1 commentaire:

  1. Voir également les commentaires de François Cardinal dans les pages de la Presse à ce sujet: http://www.lapresse.ca/debats/editoriaux/francois-cardinal/201306/28/01-4666078-trappes-a-cyclistes.php

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