lundi 17 juillet 2017

En direct de l’ouest…



Mon blogue a été plutôt tranquille dans la dernière année qui fut très occupée. Après avoir enseigné à l’University of Prince Edward Island pendant 5 mois, j’ai terminé mon post-doctorat au Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario à Ottawa… avant de commencer un poste de professeur à l’University of Lethbridge en Alberta il y a 2 semaines.

Pour ceux qui se demanderait c’est où, Lethbridge est situé à une centaine de kilomètres à l’est des montagnes Rocheuses et à 215 kilomètres au sud-est de Calgary (à près de 1000 km au sud de Fort McMurray pour ceux qui se poseraient la question). En ce qui a trait au transport actif, il y a beaucoup de place à amélioration… bref le pourcentage des gens qui conduisent un gros camion en ville est beaucoup plus élevé qu’au Québec ou en Ontario qui ne sont pourtant pas très avant-gardistes en matière de transport durable.

Dans un tout autre ordre d’idées, nous avons récemment terminé la collecte de données pour notre étude financée par la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada portant sur le transport actif, la mobilité indépendante et la pratique d’activité physique chez les jeunes. Au total, nous avons recruté près de 1900 élèves de la 4è à la 6è année (soit 75% de plus que ce qu’on avait proposé à la Fondation!) à Ottawa, Trois-Rivières et Vancouver. Nous avons recruté ces participants dans des milieux urbains, péri-urbains et ruraux dans ces 3 régions.  Ce plan d’échantillonnage assurera une grande diversité en ce qui a trait à l’environnement bâti et au niveau socio-économique.

Ça va prendre encore un bout de temps pour préparer la base de données et effectuer les analyses afin qu’on obtienne les résultats principaux. Cela dit, afin de satisfaire la politique de libre-accès aux publications de la Fondation, je joins ici la version finale de notre article méthodologique (en anglais), tel qu’accepté pour publication dans la revue Journal of Transport & Health (Larouche et al., 2017). Cet article porte sur la validité et la fidélité des questionnaires que nous avons utilisés pour mesurer le transport actif et la mobilité indépendante.

Références

Larouche R, Eryuzlu S, Livock H, Leduc G, Faulkner G, Trudeau F, Tremblay MS. (sous presse). Test-retest reliability and convergent validity of measures of children’s travel behaviours and independent mobility. Journal of Transport & Health.

vendredi 23 décembre 2016

La déclaration de Bangkok sur l’activité physique pour la santé mondiale et le développement durable


Dans le cadre du congrès international sur l’activité physique et la santé publique à Bangkok en Thaïlande, la Société internationale pour l’activité physique et la santé[i] a proclamé la Déclaration de Bangkok sur l’activité physique pour la santé mondiale et le développement durable. L’objectif est de mobiliser les décideurs à tous les niveaux (municipal, régional, national, international) à réaliser qu’ils pourraient faire d’une pierre deux (ou plusieurs) coups en faisant la promotion de l’activité physique.

Cette déclaration fait écho aux objectifs de développement durable adoptés l’an dernier par l’Organisation des nations unies (ONU) en remplacement des objectifs du millénaire. Elle s’inscrit aussi dans la suite logique de l’appel à l’action sur la marche[ii] du médecin en chef des États-Unis (USDHHS, 2015).

La déclaration, disponible sur ce site web, insiste sur le rôle important que l’activité physique peut jouer pour atteindre plusieurs des objectifs de développement durable – et non seulement l’objectif de réduction de la prévalence des maladies chroniques. Parmi les 17 objectifs de l’ONU, l’activité physique pourrait contribuer à atteindre les 8 objectifs suivants d’après les auteurs de la déclaration :

1.      Objectif 3: Bonne santé et bien-être: La mise en œuvre de politiques augmentant la pratique d’activités physiques au niveau populationnel peut contribuer à diminuer la prévalence des maladies chroniques (cible 3.4). Créer des environnements favorables au transport actif et au transport en commun peut contribuer à la prévention des accidents de la route, particulièrement pour les piétons et les cyclistes (cible 3.6). Réduire l’utilisation de l’automobile peut contribuer à améliorer la qualité de l’air (cible 3.9).

2.      Objectif 4: Éducation de qualité : Des politiques qui assurent (et évaluent) la disponibilité des cours d’éducation physique au préscolaire et à l’école et des programmes d’activités physiques inclusifs pour les filles et les garçons qui leur permettent de développer leur savoir-faire physique, leur connaissances, attitudes, habitudes et appréciation de l’activité physique peuvent faire en sorte qu’ils soient mieux préparés pour l’école primaire (cible 4.2) et améliorer le rendement scolaire (objectif 4.1).

3.      Objectif 5: Égalité entre les sexes : Des politiques encourageant l’activité physique en facilitant l’accès à des programmes abordables et sécuritaires pour les filles et les femmes tout au long de la vie, particulièrement dans les communautés marginalisées et désavantagées, peuvent contribuer à faire cesser la discrimination (cible 5.1) dans les sports et l’activité physique.

4.      Objectif 10 : inégalités réduites : Les politiques en matière de promotion du  sport et de l’activité physique peuvent contribuer à l’inclusion et à l’autonomie individuelle au niveau social, économique et politique (cible 10.2), et promouvoir l’équité (cible 10.3).

5.      Objectif 11: Villes et communautés durables : Le développement, la mise en œuvre et l’évaluation de politiques de transport exigeant que les plans de transport municipaux et régionaux incluent des infrastructures cyclables et piétonnières sécuritaires et abordables ainsi que des espaces publics et récréatifs de qualité peut assurer : un système de transport durable pour tous (cible 11.2); que le développement urbain soit inclusif (cible 11.3); réduire les impacts environnementaux des villes (cible 11.6); et assurer un accès universel aux espaces verts et aux lieux publics (cible 11.7).

6.      Objectif 13 : Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques : Les politiques d’urbanisme et de transport (combinées avec des interventions fiscales, environnementales et éducationnelles qui soutiennent la marche, le vélo et l’utilisation du transport en commun) peuvent contribuer à réduire l’utilisation de combustibles fossiles et à minimiser les changements climatiques (objectif 13.1) et à éduquer et sensibiliser les individus et organisations à l’importance d’agir pour minimiser les changements climatiques et s’y adapter (objectif 13.2).

7.      Objectif 15 : Vie terrestre : Les politiques favorisant l’accès et l’utilisation adéquate des environnements naturels pour l’activité physique et les loisirs peuvent favoriser l’utilisation durable, l’appréciation, la conservation et la restauration du territoire et de la biodiversité (cible 15.1) et la santé des écosystèmes terrestres et aquatiques (cible 15.5).

8.      Objectif 16 : paix, justice et institutions efficaces : Les politiques misant sur la capacité des sports à développer des valeurs positives comme le respect et la justice peuvent contribuer à unir les gens de différentes couleurs, genres, niveaux socio-économiques, nationalités et croyances politiques de façon à réduire la violence et les conflits (cible 16.1), la corruption et l’escroquerie (cible 16.5) et l’adoption de lois et politiques non-discriminatoires (cible 16.b).

Parmi cette liste d’objectifs, le rôle clé du transport actif est particulièrement évident et les objectifs reliés au transport actif sont les moins hypothétiques. Quant au sport, il faudrait selon moi encourager d’abord et avant tout la participation au niveau local, là où une moindre utilisation d’énergies fossiles est requise pour le transport.

En conclusion, j’espère que cette déclaration contribuera à sensibiliser des décideurs à considérer l’activité physique comme un bon investissement pour la santé des populations et de la planète – et non comme une dépense.

Notez que la déclaration n’est présentement disponible qu’en anglais, mais la version française devrait être ajoutée bientôt…


Hibernation!

Mon blogue a été en mode hibernation pendant un bon bout de temps. J’ai été très occupé au cours des derniers mois et je viens juste d’être engagé comme professeur à l’University of Prince Edward Island où je vais enseigner à temps plein à la session d’hiver 2017.

Sur ce, je vous souhaite de joyeuses fêtes !

United States Department of Health and Human Services. Step it up! The Surgeon General’s call to action to promote walking and walkable communities. Washington, DC: U.S. Department of Health and Human Services; 2015.



[i] International Society for Physical Activity and Health
[ii] Et les environnements favorables à la marche.


vendredi 17 juin 2016

Une heure d’activité physique – qu’en est-il des 23 heures restantes?



Le Bulletin annuel de l’activité physique chez les jeunes de ParticipACTION a été publié hier matin avec le titre « Les enfants canadiens sont-ils trop fatigués pour bouger? ». Le bulletin démontre que l’activité physique, le comportement sédentaire et les habitudes de sommeil sont étroitement liés.

Il a été publié conjointement avec les nouvelles directives en matière de mouvement sur 24 heures qui sont illustrées ci-dessous. Endossées par la Société canadienne de physiologie de l’exercice, les directives[i] sont appuyées par un numéro spécial de la revue Applied Physiology, Nutrition and Metabolism. Le principe est que, si on recommande aux jeunes de 5 à 17 ans d’accumuler au moins 1 heure d’activité physique d’intensité moyenne à élevée quotidiennement, les activités effectuées durant les quelques 23 heures restantes peuvent aussi influencer la santé. Chacune de ces recommandations est fondée sur une recension systématique de la littérature sur le sujet.


D- pour l’activité physique

La note attribuée à l’activité physique totale est D-. Cette note est basée sur les données objectives de l’Enquête canadienne sur les mesures de santé (2012-2013) qui indique que seulement 9% des jeunes de 5 à 17 ans sont suffisamment actifs. En contrepartie, 70% des enfants de 3 et 4 ans sont suffisamment actifs. Cette différence s’explique en partie parce les recommandations sont différentes pour les plus jeunes auxquels on recommande 180 minutes d’activité physique quotidienne, peu importe l’intensité.


Encore un D pour le transport actif…

Pour la sixième année consécutive, j’ai colligé les données pour la section sur le transport actif. Selon les  plus récentes données pancanadiennes, seulement 25-26% des jeunes utilisent habituellement un mode de transport actif pour aller à l’école. Ces résultats sont presque identiques à ceux qui ont été rapportés dans les versions antérieures du bulletin et, par conséquent, la note attribuée au transport actif demeure un D.

Il faudra des efforts plus importants pour augmenter la pratique d’activités physique et le pourcentage de jeunes qui utilisent le transport actif !

Pour plus de détails, vous pouvez télécharger gratuitement le bulletin sur le site web de ParticipACTION : http://stage.participaction.com/sites/default/files/downloads/2016%20ParticipACTION%20Bulletin%20-%20Complet.pdf


[i] NDLR : je préfère le mot recommandations qui me semble une meilleure traduction du mot guidelines