mercredi 21 novembre 2012

«On n’est jamais si bien servi que par soi-même…»

Des cyclistes militants de la ville de Toulon en France (à ne pas confondre avec Toulouse) semblent s’être inspirés de ce bon vieux proverbe, d’après ce que le journal Le Monde rapportait ce dimanche. Considérant un manque criant d’infrastructures cyclables, ils se sont organisés pour remédier à la situation. Pour ce faire, ils ont tracé de fausses bandes cyclables en pleine nuit avec de la peinture blanche et un pochoir en forme de vélo. Ils ont aussi installé des panneaux de signalisation improvisés.

Il semblerait que ces bandes cyclables improvisées et rudimentaires étaient tout de même efficaces : elles étaient utilisées par les cyclistes et les automobilistes semblaient les prendre au sérieux. Du moins, jusqu’à ce que la voirie s’en aperçoive et qu’elle repeint la rue. C’était sans compter la perspicacité de nombreux citoyens qui ont téléphoné à la ville pour savoir pourquoi la nouvelle bande cyclable avait été effacée. Par la suite, la municipalité a retenu le trajet de la fausse bande cyclable pour y implanter une bande cyclable officielle et des panneaux de signalisation réglementaires ont été installés.

Par ailleurs, la ville de Toulon n’est pas particulièrement réputée pour le vélo. Il y a 3 ans, elle s’est vu décerner un prix citron (le clou rouillé) par une association de cyclistes. C’est un peu comme les prix fossile que le Canda collectionne aux rencontres de l’ONU sur le climat…

Au moins, les choses semblent en voie de changer à Toulon puisque les interventions des militants ont été retenues par la municipalité. Un responsable des transports durables a également été nommé il y a quelques mois.


Une image vaut mille mots…

Il est possible que la clé du succès de cette initiative soit son aspect visuel qui est difficile à ignorer. Le militants pourraient discuter de la nécessité d’ajouter des voies cyclables pour les raisons qu’on connaît (ex : promouvoir le vélo, réduire les émissions de gaz à effet de serre et le risque d’accidents de la route, etc.), mais la ville pourrait facilement faire la sourde oreille. À l’opposé, il est difficile de ne pas remarquer une bande cyclable, à moins d’avoir les deux yeux dans le même trou.

Je vais vous donner un autre exemple. Je pourrais vous expliquer en long et en large comment l’urbaniste Jan Gehl a transformé Times Square à New York il y a quelques années, mais c’est beaucoup plus simple de transmettre mon message en vous invitant à consulter la photo ci-dessous et à apprécier comment l'aménagement situé à droite de l'image est beaucoup plus agréable.




Revenons à nos moutons…

Puisque j’ai commencé ce billet par un proverbe, je vais terminer par une autre citation célèbre, celle-là de Gandhi : « Sois le changement que tu veux voir dans le monde ! ». D’après moi, c’est là la motivation des militants de Toulon qui « improvisent » des bandes cyclables…

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