mardi 14 décembre 2010

Montréal a ses BIXI, Londres ses Boris et Toronto… ses Ford Model T !


Depuis maintenant 2 ans, la ville de Montréal offre un système de location de vélo très efficace pour le vélo utilitaire appelé BIXI. Les gens peuvent emprunter l’un des 5 000 BIXI dans l’une des 450 stations situées un peu partout sur le territoire de la ville et, par la suite, ils peuvent laisser le vélo à la station BIXI la plus près de leur destination. Il y a des tarifs qui correspondent mieux aux besoins des visiteurs et d’autres qui correspondent mieux aux besoins des résidents.

Les BIXI ont été conçus par l’entreprise québécoise DeVinci – qui est réputée pour ses vélos haut de gamme – dans le souci de mieux tenir compte des champs de mine asphaltés que sont une bonne partie des routes du Québec. Ils sont aussi fabriqués au Québec.

D’après leur site web, il y avait 30 000 membres pour la saison 2010. Une équipe de chercheurs de l’Université de Montréal dirigée par Lise Gauvin évalue présentement les impacts du BIXI. Leurs résultats préliminaires indiquent que 4 à 10% des Montréalais ont utilisé le BIXI au moins une fois lors de la première année. Les chercheurs veulent maintenant déterminer si les BIXI ont entraîné une augmentation de la pratique d’activité physique des Montréalais.

La ville de Trois-Rivières offre également un système de prêt de vélos (tout à fait gratuit !), mais ce sont de vieux vélos qui ont été donnés généreusement à des organismes communautaires. C’est quand même une très bonne initiative. Les BIXI avaient aussi été implantés à Ottawa-Gatineau à titre de projet-pilote en 2009, mais malheureusement, aucune entreprise ne s’est portée volontaire pour prendre en charge la gestion.


À Londres...

Suite au succès de BIXI à Montréal – une ville qui n’est pas aussi réputée pour le cyclisme qu’Amsterdam, Copenhague et compagnie – les Londoniens ont décidé d’importer les BIXI, tout comme les villes de Boston et Minneapolis ! Pour développer leur propre image de marque, ils les ont rebaptisé Boris Bikes, mais il n’en demeure pas moins que la méthode de fonctionnement est fortement inspirée de Montréal et que les vélos sont fabriqués au Québec.

Le succès des Boris a été fulgurant : après seulement 4 mois, il y avait déjà 110 000 abonnés. Contrairement à ce qu’affirmaient les prophètes de malheur, il y a eu seulement 11 incidents sur un total de 1 900 000 trajets. Le prochain défi de Boris sera de séduire la gent féminine, puisque seulement 23% des abonnés sont des femmes. 

Pendant ce temps, à Toronto…

Le maire Rob Ford qui considère les cyclistes comme « a pain in the ass », comme je l’ai déjà mentionné sur ce blogue, a été assermenté mardi dernier. L’invité d’honneur était nul autre que Don Cherry, déjà bien connu pour sa haine envers les québécois et son militantisme pour la guerre en Afghanistan à Hockey Night in Canada.

M. Cherry a profité de cette tribune pour insulter les cyclistes, les conseillers municipaux opposés au maire Ford et les « journaux de gauche » (les journaux Torontois sont pourtant très très très conservateurs). Il considère que les autorités Torontoises ont mené une campagne contre les automobilistes (sic). Force est toutefois d’admettre que si cette soi-disant « campagne » a eu lieu, elle a été très inefficace parce que 66% des Torontois font l’ensemble de leurs déplacements quotidiens en voiture, d’après les données du recensement de 2006.



En somme, si j’avais écrit mon billet « Le temps des dinosaures » en pensant à M. Ford, j’aurais changé le titre pour « Le temps des Model T » pour ce maire aux idées du 20è siècle.

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