jeudi 9 décembre 2010

Bienfaits du transport actif: de nouveaux résultats encourageants

Jusqu’à maintenant très peu d’études ont évalué l’impact du transport actif sur la capacité cardiovasculaire chez les enfants et adolescents. En fait, je peux compter sur les doigts de ma main le nombre d’études qui ont ciblé précisément cette question. C’est donc avec grand intérêt que j’ai lu une nouvelle étude qui est présentement sous presse dans le Scandinavian Journal of Public Health[1].

Cet article décrit des résultats de l’European Youth Heart Study, une vaste étude sur les habitudes de vie et la santé. L’article en question porte sur les relations entre le mode de transport scolaire, la pratique d’activités physiques et la capacité cardiovasculaire parmi les cohortes de la Suède et de l’Estonie.

Globalement, pas moins de 61% des participants faisaient du transport actif, mais il y avait toutefois des différences majeures entre les deux pays tel qu’illustré ci-dessous :

Tableau 1. Distribution des modes de transport scolaire en Suède et en Estonie

Mode de transport
Suède
Estonie
Marche
47 %
55 %
Vélo
20 %
1 %
Transport collectif
20 %
31 %
Voiture / moto
14 %
14 %


Les garçons qui se rendaient à l’école à pieds avaient 2 fois plus de chances d’atteindre le niveau d’activité physique recommandé (curieusement, cette différence n’a pas été observée chez les filles, ce qui m’amène à supposer que dans cette étude, les filles qui faisaient du transport actif compensaient en étant plus sédentaires durant le reste de la journée).

De plus, les jeunes Suédois qui allaient à l’école en vélo avaient une capacité cardiovasculaire plus élevé que ceux qui marchaient, ou qui se faisaient reconduire en voiture ou en autobus. La différence moyenne était d’environ 8%. Dans cette étude, la marche n’était pas associée à une capacité cardiovasculaire supérieure. La principale raison qui pourrait expliquer cette situation est que l’intensité d’exercice caractéristique de la marche est généralement inférieure à celle du vélo (Shephard, 2008).

Ce qui est particulièrement intéressant avec les résultats obtenus en Suède, c’est qu’ils sont remarquablement similaires à ceux de la partie Danoise de l’European Youth Heart Study. Parmi un sous-groupe de l’étude Danoise où les participants ont été suivis de 9 à 15 ans, les cyclistes avaient un avantage de 9% sur les autres groupes (Cooper et al., 2008).

Pour un spécialiste de l’exercice, un tel écart est immense parce qu’il équivaut à peu près à l’effet qu’on peut anticiper d’un programme d’entraînement structuré chez les enfants et les adolescents (Strong et al., 2005). Cela dit, une telle amélioration de la capacité cardiovasculaire a un impact très positif sur la santé.

Références
Cooper AR, Wedderkopp N, Jago R, et al. Longitudinal associations of cycling to school with adolescent fitness. Prev Med. 2008;47(3):324-328.

Shephard RJ. Is active commuting the answer to population health? Sports Med. 2008;38(9):751-758.

Strong, W.B., Malina, R.M., Blimkie, C.J., Daniels, S.R., Dishman, R.K., Gutin, B., Hergenroeder, A.C., Must, A., Nixon, P.A., Pivarnik, J.M., Rowland, T., Trost, S. et Trudeau, F. (2005) Evidence based physical activity for school-age youth. The Journal of Pediatrics, 146, 732-737.



[1] Chillon, P., Ortega, F.B., Ruiz, J.R. et al. (Sous presse). Active commuting to school in children and adolescents: An opportunity to increase physical activity and fitness. Scandinavian Journal of Public Health.

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