D’après un candidat à la mairie de Toronto : « Cyclists are a pain in the ass !»

Vous avez bien lu ! Si vous ne me croyez pas, allez voir ce vidéo sur Youtube : Après qu’il ait été averti pour ses propos grossiers, Rob Ford affirme « Je retire le mot cul ». Pourtant, il conserve le même ton haineux dans le reste de son discours. C’est ce qu’on appelle de l’hypocrisie ! À moins d’une semaine des élections municipales à Toronto, je vous propose un petit résumé de son discours avec mes critiques, bien entendu.

Tout d’abord, M. Ford affirme que les routes devraient être dédiées uniquement aux voitures et que les cyclistes devraient OBLIGATOIREMENT circuler sur le trottoir. Il croit que c’est de cette manière qu’il sera possible de diminuer le nombre d’accidents de la route. Or, il ne se rend pas compte que les trottoirs finissent par croiser des intersections !

Cependant, là où son mépris atteint son paroxysme, c’est lorsqu’il affirme que les cyclistes impliqués dans des accidents routiers n’ont qu’eux même à blâmer parce qu’ils n’auraient pas dû circuler sur la route. En plus, l’aspirant à la mairie joue à la victime en se disant harcelé pour son obésité. Il devrait s’attendre à ce que « quand on crache en l’air, ça nous retombe toujours dessus ! ».

C’est justement aux intersections que la plupart des accidents surviennent et, si j’ai bien compris les lois élémentaires de la physique, les collisions les plus violentes sont celles où les véhicules impliqués se dirigent dans des directions opposés. Lorsque les cyclistes circulent sur la route, les automobilistes les voient mieux que lorsqu’ils roulent sur le trottoir et que, soudainement, ils doivent traverser à une intersection.

De plus, même si on élargissait les trottoirs comme il le suggère, il y aurait inévitablement des conflits entre les piétons et cyclistes. Déjà sur les pistes cyclables, les piétons marchent souvent en rangée, obligeant les cyclistes à leur crier après pour les dépasser (avec environ 5500 kilomètre de vélo cette année, je ne parle pas à travers mon casque !). Je reconnais qu’il est souhaitable de créer des infrastructures séparées du trafic pour les cyclistes, mais l’implantation de bandes cyclables comme celle présentée ci-dessous serait une bien meilleure stratégie pour favoriser le cyclisme utilitaire.



Petit rappel, les élections municipales auront lieu le 25 octobre prochain. J’espère que les cyclistes torontois seront au fait de ce que le candidat Ford pense d’eux ! J’espère au moins que s’il est élu, il prendra la peine d’examiner à quel point le taux d’accident impliquant des cyclistes est plus faible en Europe. Pour ne pas être trop dépaysé, il pourrait commencer par une visite à Portland en Oregon, qui est probablement la ville la plus avant-gardiste en Amérique du Nord pour ce qui est des infrastructures cyclables.