Ces
recommandations sont concordantes avec les résultats d’une récente étude parue
dans la revue American Journal of
Preventive Medicine où les auteurs ont tenté de quantifier le nombre de
minutes additionnelles d’activité physique que pourraient entraîner différentes
politiques scolaires et parascolaires dans le contexte États-Unien (Bassett et
al., 2013).
Voici
lesdites recommandations :
1. Rendre obligatoire un temps minimal
consacré aux cours d’éducation physique et à la santé
a.
À l’heure actuelle, le temps prévu par le
ministère est à titre indicatif seulement, ce qui créé des disparités entre les
écoles. Plusieurs écoles n’offrent seulement une heure par semaine, ce qui se
traduit typiquement par moins de 30 minutes d’activité physique d’intensité
moyenne à élevée (si on tient compte des explications et des périodes
d’inactivité).
b.
L’éducation physique favorise le
développement des habiletés motrices qui sont fortement associées à la pratique
d’activités physiques. De plus, lorsque les cours d’éducation physique ne sont
plus obligatoires, les jeunes ne « compensent » pas en augmentant
leur activité physique dans d’autres contextes.
2. Favoriser les activités physiques
intramuros et parascolaires
a.
Ces activités permettent de rejoindre un
plus grand nombre de jeunes que les sports compétitifs (qui excluent souvent
ceux qui ont de moins bonnes habiletés motrices et ceux dont les parents sont
moins bien nantis financièrement).
b.
Il s’agirait d’offrir une variété
d’activités physiques orientée vers le plaisir (et non seulement la
compétition) et adaptées aux goûts et au niveau de développement des jeunes.
L’heure du diner et la période entre la fin des classes et le souper seraient
particulièrement intéressantes pour ces activités.
3. Intégrer l’activité physique à
d’autres programmes d’enseignement
a.
Il est possible d’intégrer à l’horaire de
courtes périodes d’activité physique en dehors des cours d’éducation physique.
Ceci pourrait permettre aux jeunes de mieux assimiler la matière présentée en
classe et de mieux se concentrer par la suite.
b.
Selon moi, une autre option serait
d’intégrer l’éducation à la santé (responsabilité qui revient présentement
presque exclusivement aux éducateurs physique) notamment dans les problèmes de
mathématique et dans les cours de science. De cette façon, une plus grande
proportion des cours d’éducation physique pourrait être consacrée à l’activité
physique et aux habiletés motrices.
4. Organiser et encadrer des récréations
actives dans des cours d’école bien aménagées
a.
Comme pour les cours d’éducation physique,
les politiques du Ministère de l’éducation sont à titre indicatif, et non
obligatoire. Or, la récréation peut permettre d’augmenter la pratique
d’activité physique, surtout lorsqu’il est possible de pratiquer différentes
activités (e.g. pas seulement du ballon-chasseur) et elle permet d’avoir une
meilleur attention et un meilleur comportement en salle de classe.
b.
Une cour d’école bien aménagée (avec des
espaces verts, du marquage au sol et des équipements diversifiés) favorise la
pratique d’activité physique durant les récréations.
5. Favoriser les déplacements actifs
entre le domicile et l’école
a.
Au Québec, seulement 30% des élèves du
primaire utilisent habituellement des modes de transport actif et ce
pourcentage est encore plus faible au secondaire. Ceci indique qu’il y a place
à amélioration.
b.
Nous avons recensé 68 articles
scientifiques sur le sujet et la grande majorité d’entre eux illustrent que les
jeunes qui font du transport actif accumulent davantage d’activité physique au
cours de la journée. De plus, ceux qui vont à l’école à vélo ont une meilleure
capacité cardiorespiratoire (Larouche et al., sous presse).
L’activité physique et la performance
scolaire…
En
terminant, il m’apparaît important de mentionner que dans le but de maximiser
la performance scolaire des étudiants, les administrations scolaires ont
parfois tendance à laisser de côté l’éducation physique. À l’inverse, les
études sur le sujet ont illustré que lorsqu’on augmente le temps consacré à
l’éducation physique (même s’il faut pour cela couper dans les heures de
classe), les élèves obtiennent d’aussi bons (sinon de meilleurs) résultats scolaires
(Trudeau et Shephard, 2008). Les autres formes d’activité physique favorisent
également le succès académique (Hillman et al., 2008).
Références
Bassett DR, Fitzhugh EC, Heath GW, Erwin PC, Frederick
GM, Wolff DL, Welch WA, Stout AB. Estimated energy expenditure for school-based
policies and active living. American
Journal of Preventive Medicine. 2013;44(2):108-113.
Colley RC, Garriguet D, Janssen I, Craig CL, Clarke J,
Tremblay MS. Physical activity of Canadian children and youth: Accelerometer
results from the Canadian Health Measures Survey. Health
Reports. 2011;22(1):15-24.
Hillman, C. H., Erickson, K. I. & Kramer,
A. F. (2008). Be smart, exercise your heart: exercise effects on brain andcognition.
Nature Reviews
Neuroscience, 9,
58-65.
Larouche R, Saunders T, Faulkner GEJ, Colley RC,
Tremblay MS. Associations between
active school transport and physical activity, body composition and
cardiovascular fitness: a systematic review of 68 studies. Journal of Physical Activity and Health. Sous presse.
Trudeau, F. & Shephard, R. J. (2008).
Physical education, school physical activity, school sports and academic performance.
International
Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity, 5 (10). www.ijbnpa.org/content/pdf/1479-5868-5-10.pdf
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