lundi 3 décembre 2012

Mission (im)possible…

Au moment où j’écris ces lignes, nous avons eu droit aux premières journées avec des températures de -10 en cette fin d’automne. Comme à chaque année, la plupart des pistes cyclables au Québec sont désormais « fermées », dans la mesure où elles ne sont malheureusement pas entretenues. Seule Dame Nature se charge du déneigement des pistes cyclables et, avec le réchauffement climatique, elle le fait de plus en plus souvent...

Même si les hivers sont de plus en plus chauds (la température moyenne annuelle ayant augmenté de 1,5 degrés depuis 1970 à Montréal), il n’en demeure pas moins que les cyclistes Longueuillois ne peuvent pas aller travailler à Montréal en vélo en hiver parce que les ponts sont fermés. Comme vous pouvez le constater sur cette image interactive disponible sur le site web de Radio-Canada, la plupart des ponts sont fermés pour des intervalles de temps prédéterminés. Ceci est absurde compte tenu que les hivers sont de plus en plus tardifs et les printemps de plus en plus hâtifs.

Quant au pont Jacques-Cartier, le principal lien cyclable entre la rive sud et l’île de Montréal, c’est une société de transport qui décide de la date de fermeture sans que les cyclistes soient consultés. Le porte-parole de ladite société se dit préoccupé principalement par des questions d’ordre sécuritaire.

Pourtant, comme l’indique Suzanne Lareau, pdg de Vélo Québec, il existe certainement des solutions potentielles à ce problème qui me semble davantage résulter d’un manque de créativité et/ou de volonté politique. Voici quelques pistes de solution…

1)      D’abord et avant tout, les journées où le vélo est réellement impraticable sont très peu fréquentes[i]. La voie cyclable du pont devrait être déneigée régulièrement et il serait aussi possible de développer un système « d’état de la voie cyclable » un peu comme le système d’état des routes déjà existant. De cette façon, les cyclistes sauraient à quoi s'attendre avant de circuler sur le pont et ils pourraient prendre une décision en connaissance de cause.

2)      Les cyclistes pourraient également traverser le fleuve par en-dessous, c’est-à-dire en utilisant le métro pour se rendre à Montréal. Ensuite, ils pourraient faire le reste de leur trajet à vélo. C'est essentiellement le concept du "cocktail transport" dont Équiterre fait la promotion.

3)      La surface de l’aire piétonnière du centre-ville de Jyväskylä en Finlande dont j’ai discuté sur ce blogue il y a quelques semaines est chauffée en hiver, juste assez pour faire fondre la glace. C’est certain qu’il y a un coût, mais il y a aussi des coûts très importants lorsqu’une personne tombe et se fracture la hanche… comme il y a des coûts environnementaux lorsque des cyclistes assidus sont obligés d’avoir recours au transport motorisé contre leur gré pendant tout l’hiver. C’est sans parler des coûts économiques associés à la congestion routière…

4)      Au Pays-Bas, des ingénieurs sont en train d’élaborer une procédure pour chauffer les pistes cyclables à l’aide de l’énergie solaire. Aux dernières nouvelles, ils en étaient encore au stade de développement et de perfectionnement de leur procédé. Il est probable que le système soit au point d’ici peu… à suivre !

Finalement, si la part modale du vélo à Longueuil est très faible pour le moment (1,3% pour être précis), la première condition pour l’augmenter consiste à offrir la possibilité de se déplacer à vélo. Or, présentement, cette condition sine qua non n’est pas remplie. Je vous invite donc à ajouter aux quelques suggestions que j’ai humblement proposées ; avis aux ingénieurs, urbanistes et architectes.


[i] Elles sont même inexistantes à Copenhague (entre autres) grâce à l’entretien prioritaire des voies cyclables…

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