Même si les hivers sont de plus en
plus chauds (la température moyenne annuelle ayant augmenté de 1,5 degrés depuis 1970 à Montréal), il n’en demeure pas moins que les cyclistes Longueuillois ne
peuvent pas aller travailler à Montréal en vélo en hiver parce que les ponts
sont fermés. Comme vous pouvez le constater sur cette image interactive
disponible sur le site web de Radio-Canada, la plupart des ponts sont fermés
pour des intervalles de temps prédéterminés. Ceci est absurde compte tenu que
les hivers sont de plus en plus tardifs et les printemps de plus en plus
hâtifs.
Quant au pont Jacques-Cartier, le
principal lien cyclable entre la rive sud et l’île de Montréal, c’est une
société de transport qui décide de la date de fermeture sans que les cyclistes soient consultés. Le porte-parole
de ladite société se dit préoccupé principalement par des questions d’ordre
sécuritaire.
Pourtant, comme l’indique Suzanne
Lareau, pdg de Vélo Québec, il existe certainement des solutions potentielles à ce
problème qui me semble davantage résulter d’un manque de créativité et/ou de
volonté politique. Voici quelques pistes de solution…
1) D’abord et avant tout, les journées
où le vélo est réellement impraticable sont très peu fréquentes[i].
La voie cyclable du pont devrait être déneigée régulièrement et il serait aussi possible de développer un système « d’état de la voie
cyclable » un peu comme le système d’état des routes déjà existant.
De cette façon, les cyclistes sauraient à quoi s'attendre avant de circuler sur le pont et ils pourraient prendre une décision en connaissance de cause.
2) Les cyclistes pourraient également traverser le fleuve par en-dessous, c’est-à-dire en
utilisant le métro pour se rendre à Montréal. Ensuite, ils pourraient faire le
reste de leur trajet à vélo. C'est essentiellement le concept du "cocktail transport" dont Équiterre fait la promotion.
3) La surface de l’aire piétonnière du
centre-ville de Jyväskylä en Finlande dont j’ai discuté sur ce blogue il y a quelques
semaines est chauffée en hiver, juste assez pour faire fondre la glace. C’est
certain qu’il y a un coût, mais il y a aussi des coûts très importants
lorsqu’une personne tombe et se fracture la hanche… comme il y a des coûts
environnementaux lorsque des cyclistes assidus sont obligés d’avoir recours au
transport motorisé contre leur gré pendant tout l’hiver. C’est sans parler des
coûts économiques associés à la congestion routière…
4) Au Pays-Bas, des ingénieurs sont en
train d’élaborer une procédure pour chauffer les pistes cyclables à l’aide de
l’énergie solaire. Aux dernières nouvelles, ils en étaient encore au stade de
développement et de perfectionnement de leur procédé. Il est probable que le
système soit au point d’ici peu… à suivre !
Finalement, si la part modale du
vélo à Longueuil est très faible pour le moment (1,3% pour être précis), la
première condition pour l’augmenter consiste à offrir la possibilité de se
déplacer à vélo. Or, présentement, cette condition sine qua non n’est pas
remplie. Je vous invite donc à ajouter aux quelques suggestions que j’ai
humblement proposées ; avis aux ingénieurs, urbanistes et architectes.
[i] Elles
sont même inexistantes à Copenhague (entre autres) grâce à l’entretien prioritaire des voies
cyclables…
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