Même
si la marche est l’activité physique la plus pratiquée aux États-Unis (comme
dans plusieurs autres pays d’ailleurs), près de 40% des adultes États-Uniens
affirmaient n’avoir pris aucune marche de 10 minutes ou plus dans la semaine
précédant une enquête nationale du « Center for Disease Control and
Prevention » (CDC).[i]
Vous pouvez obtenir un résumé des faits saillants de cette étude avec un
infographique intéressant sur ce site web.
Cette
étude rapporte également que 48% des adultes font suffisamment d’activité
physique pour en retirer des bienfaits pour la santé. Il est toutefois à noter
que ces données ont été récoltées par questionnaire, et les gens ont tendance à
surestimer considérablement leur niveau d’activité physique de loisir dans les
études basées sur des questionnaires (Prince et al., 2008).
Dans les traces du rapport de 1996 ?
En
1996, le médecin en chef avait publié un volumineux rapport qui portait sur
l’activité physique en général. Ce rapport est considéré par plusieurs
chercheurs comme un moment charnière de la promotion de l’activité physique.
Jusqu’au milieu des années 1990, les recherches en activité physique portaient
principalement sur les activités de loisir et rarement sur les activités
physiques associées au transport, au travail et aux tâches ménagères.
Quant
aux interventions visant à promouvoir la pratique d’activités physiques, elles
ne ciblaient pratiquement que les comportements individuels. Même si la Charte
d’Ottawa sur la promotion de la santé adoptée en 1986 visait essentiellement à
rendre les choix santé plus faciles à faire, il a fallu plusieurs années avant
qu’il y ait une certaine augmentation des interventions visant à rendre les
environnements plus favorables à la pratique d’activités physiques.
Il
faut reconnaître que cette façon de faire ne correspond pas à l’idéologie
individualiste typique des gouvernements conservateurs. Par exemple, il est
bien plus facile de dire que les gens obèses sont gloutons ou paresseux (ou
encore les deux) que de réaliser que de nombreux facteurs tels que les
politiques publiques, les systèmes de transport, la disponibilité des aliments
sains, la proximité des endroits pour faire de l’activité physique et la
publicité encourageant la consommation de malbouffe ont un rôle très important
à jouer dans la pandémie d’obésité.
Cela
dit, il sera intéressant de voir quels seront les effets de cet appel à
l’action que le CDC lancera pour promouvoir la marche…
Références
Organisation
mondiale de la santé (1986). Charte
d’Ottawa pour la promotion de la santé. http://www.phac-aspc.gc.ca/ph-sp/docs/charter-chartre/pdf/chartre.pdf
Prince SA, Adamo KB, Hamel ME, Hardt J, Gorber SC,
Tremblay MS. (2008). A comparison of direct versus self-report measures for
assessing physical activity in adults: a systematic review. International Journal of Behavioral
Nutrition and Physical Activity. 5, 56. http://www.ijbnpa.org/content/5/1/56
US Department of Health and Human Services (1996). Physical activity and health: a report of
the Surgeon General. Atlanta, Georgia: US Department of Health and Human
Services, Public Health Service, CDC, National Center for Chronic Disease Prevention
and Health Promotion.
[i] Le « Center for Disease
Control and Prevention » sont la principale autorité États-Unienne en matière
de santé publique.
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