La part du lion de l’article est
consacrée à un article scientifique de John Pucher et ses collègues paru dans
la revue Transportation Research en
2011. Cet article décrit l’évolution de la proportion de déplacements effectués
à vélo dans 9 métropoles Nord-Américaines et les politiques qui ont été adoptées
dans ces villes pour promouvoir le vélo. Cet article rapporte également que le risque
de mortalité à vélo est environ 3 fois inférieur à ce qu’il était il y a une trentaine
d’années[ii].
Les lecteurs assidus se rappelleront peut-être que j’avais discuté de cet
article scientifique sur ce blogue.
L’article de l’Economist discute d’abord de l’augmentation de l’utilisation du
vélo comme moyen de transport entre 1977 et 2009 aux États-Unis et ensuite des
projets de la ville de Chicago et du succès de la ville de Portland en Oregon
où la part modale du vélo a plus que quintuplé au cours des 20 dernières années.
Il illustre également qu’étant donné que près de la moitié des trajets des
États-Uniens sont de moins de 3 miles (ou 4,8 km), il y a un potentiel pour une
augmentation plus importante.
Cependant, l’auteur ajoute que cette
augmentation de la pratique du vélo s’est produite principalement chez les
hommes de 25 à 64 ans (chez les caucasiens particulièrement). Effectivement, il
y a eu un léger déclin chez les femmes et pas ou peu de changement chez les
retraités. J’ajouterais d'ailleurs que l’États-Unien moyen fait seulement 40 km de vélo
par année (soit environ 100 mètres par jour) comparativement à près de 1000 km pour
le Danois moyen.
Par contre, il y a eu un déclin majeur
de la proportion d’enfants et d’adolescents qui vont à l’école à pieds ou à vélo.
En effet, cette proportion est passée de 40,7 à 12,9% entre 1969 et 2001
(McDonald, 2007). J’ajouterais qu’une tendance similaire a également été
observée au Canada (Buliung et al., 2009), en Australie (van der Ploeg et al.,
2008) et même dans certains pays en voie de développement (Chine, Brésil,
Vietnam entre autres). Ainsi, cette hypothétique renaissance du vélo ne semble malheureusement
pas reposer sur du solide ; pas pour le moment en tout cas.
Cela dit, l’auteur garde le meilleur
pour la fin ! Il prétend, et je cite : « Une raison pour cela [le fait que les États-Uniens ne font pas
autant de vélo que les Européens] est que
les coûts d’utilisation de l’automobile demeurent beaucoup plus faibles en
Amérique. Une autre est l’absence de
restriction quant à l’utilisation de l’automobile, qui améliorerait grandement
la sécurité des cyclistes. Les Européens sont beaucoup plus ouverts aux
mesures d’apaisement de la circulation, aux zones sans voitures, à la réduction
du nombre d’espaces de stationnement et
à l’allocation d’un espace plus restreint aux automobiles sur les routes. L’Amérique flirte peut-être avec le vélo,
mais elle n’a d’aucune façon terminé son histoire d’amour avec la voiture. »
(traduction libre).
En attendant le divorce de ce couple
dysfonctionnel, je vous souhaite une bonne journée !
Références
Buliung RN, Mitra R, Faulkner G. Active school
transportation in the Greater Toronto area, Canada: an exploration of trends in
space and time (1986-2006). Preventive
Medicine. 2009;48(6):507-512.
McDonald NC. Active commuting to school: trends among
US schoolchildren 1969-2001. American
Journal of Preventive Medicine. 2007;32(6):509-516.
Pucher J, Buehler R., Seinen M. (2011). Bicycling renaissance in North America? An
update and re-appraisal of cycling trends and policies. Transportation Research Part A, 45, 451-475.
van der Ploeg HP, Merom D, Corpuz G, Bauman AE. Trends
in Australian children traveling to school 1971-2003: burning petrol or
carbohydrates? Preventive
Medicine. 2008;46(1):60-62.
[i] Contrairement
aux sophismes de Nathalie Elgrably-Lévy de l’Institut Économique de Montréal. http://www.iedm.org/fr/33602-ode-a-la-voiture
[ii] Même
si certains médias préfèrent présenter le vélo comme un sport dangereux… http://cyclorevolution.blogspot.ca/2012/09/de-la-relativite-du-risque.html
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