En 2008, ces
proportions étaient de 2,1% en Île-de-France et de 2,7% à Paris; des
proportions légèrement supérieurs à celles observées à Montréal en 2010. Trois
scénarios d’augmentation de la part du vélo d’ici 2020 ont été retenus dans
l’étude, soit :
1)
Une part modale du vélo à 4% ce qui correspond aux proportions
déjà observées à Grenoble, Rennes et Toulouse (et aussi à Vancouver).
2)
Une part modale de 8%, correspondant au niveau de la ville de
Strasbourg, près de la frontière Allemande.
3)
Une part modale de 20% correspondant à celles de plusieurs villes
Néerlandaises, Danoises, Allemandes et Belges (dans les régions néerlandophones
principalement).
Les résultats
En 2020, les
trois scénarios examinés permettraient de prévenir respectivement 308, 937 et
2745 décès. Il y aurait aussi une diminution de la morbidité associée au
diabète de type 2, aux maladies coronariennes, au cancer colorectal, aux
maladies vasculaires cérébrales et au cancer du sein. Il y aurait aussi une
diminution du nombre de kilomètres parcourus en voiture avec des diminutions
correspondantes des émissions de CO2 et de particules fines (PM2,5)
provenant des gaz d’échappement qui représentent une cause de maladies
respiratoires.
Les scénarios
suggèrent que le nombre de décès et d’accidents routiers diminuerait de façon
générale (c’est-à-dire dans l’ensemble de la population), mais il y aurait une
légère augmentation chez les cyclistes. On parle toutefois d’une hausse très
limitée de 5 à 7 décès selon le scénario. Quant à l’exposition des cyclistes aux
gaz d’échappement (PM2,5), elle entraînerait une hausse de 8 à 87
décès selon le scénario. Un impact beaucoup plus important que les accidents,
démontrant la nécessité d’adopter des règlements plus sévères sur les émissions
de gaz d’échappement des véhicules.
En contrastant
les bienfaits aux risques, les auteurs ont estimé que les bienfaits seraient
largement supérieurs pour chacun des scénarios : les ratios bénéfices-risques
étant respectivement de 19, 24 et 27 (voir graphique ci-dessous). De plus, il
est indiqué dans le rapport que ces ratios ont été calculés en fonction des
bénéfices minimaux et des risques maximaux pour produire des estimés
conservateurs. Ainsi, ces ratios sont basés sur la supposition que la majorité
des nouveaux déplacements à vélo proviendraient des utilisateurs du transport
en commun – et non des automobilistes.
Comparaison avec d’autres études
Il est
intéressant de comparer ces résultats avec ceux d’autres études similaires. À
cet égard, j’ai déjà discuté sur ce blogue d’une évaluation des bienfaits et
des risques du système de vélos en libre-service de Barcelone. Cette évaluation
suggérait que les bienfaits étaient 77 fois supérieurs au risque (Rojas-Rueda
et al., 2011).
Une autre étude a
été réalisée aux Pays-Bas, là où plus du quart des citoyens vont déjà
travailler à vélo (de Hartog et al., 2010). Les auteurs ont modélisé un
scénario selon lequel 500 000 automobilistes décidaient d’utiliser le vélo
pour les courts trajets quotidiens. Les impacts estimés illustrent une
augmentation de l’espérance de vie associée à l’activité physique de 3 à 14
mois et de modestes diminutions associées aux accidents (5 à 9 jours) et aux
gaz d’échappement (0,8 à 40 jours). C’est sans compter les bienfaits d’une
diminution de la pollution pour la population en général.
Dans l’ensemble,
ces études indiquent que les bienfaits associés au vélo sont très largement
supérieurs aux risques associés aux accidents et à l’inhalation de particules
fines. Il est dommage que par sensationnalisme, certains médias mettent l’emphase
sur les accidents en omettant les bienfaits.
Références
de Hartog JJ, Boogaard H, Nijland H, Hoek G. Do the health benefits of
cycling outweigh the risks? Environmental Health Perspectives. 2010;118(8):1109-1116.
Praznoczy C. Les
bénéfices et les risques de la pratique du vélo : Évaluation en
Île-de-France. Observatoire Régional de Santé d’Île-de-France;
2012.
Rojas-Rueda
D, de Nazelle A, Tainio M, Nieuwenhuijsen MJ. The health risks and benefits of cycling in urban
environments compared with car use: health impact assessment study. British
Medical Journal. 2011;343:d4521.
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