mardi 20 septembre 2011

En ville sans ma voiture 2011

Comme à chaque année depuis 1998, de nombreuses villes à travers le monde souligneront la Journée en ville sans ma voiture ce jeudi 22 septembre. Cette journée se veut avant tout une occasion de promouvoir les transports alternatifs à travers différentes activités de sensibilisation (kiosques, conférences, défis, etc.). C’est aussi une rare occasion pour les piétons, cyclistes, patineurs et utilisateurs du transport en commun de se réapproprier une partie de l’espace urbain (qui est consacré de façon disproportionnée à l’automobile).

La plupart des grandes villes du Québec participeront à l’évènement en 2011 se joignant ainsi à plus de 1500 villes à travers le monde (voir les liens à la fin de ce billet pour plus de détails concernant la programmation). Dans plusieurs villes, des activités de sensibilisation sont prévues tout au long de la semaine. Il est toutefois à noter que la portée des activités demeure principalement symbolique ; les fermetures de rues sont plutôt limitées. Même que cette année, le quadrilatère Montréalais qui sera fermé à la circulation sera réduit


Pour contrer le discours des opposants…

Certains ayatollahs du nombrilisme comme Éric Duhaime[i] – pour employer son vocabulaire – plaideront que ça donne rien une journée sans voiture, sauf enquiquiner les pauvres petits automobilistes. Bien sûr que ce n’est pas suffisant pour lutter contre les changements climatiques. Par contre, une amélioration de la qualité de l’air peut se produire en peu de temps et les impacts ne se limitent pas à l’écologie. 

Par exemple, lors des jeux olympiques d’Atlanta en 1996, une série de mesures ont été implantées afin de réduire la congestion routière pour permettre aux spectateurs de se rendre aux sites des compétitions plus rapidement (amélioration du transport en commun, stationnement incitatifs, promotion du télé-travail, modification des horaires de livraison, etc.). Les concentrations d’ozone, d’oxydes d’azote, de monoxyde de carbone et de particules fines (PM10) ont diminué de façon substantielle pendant les jeux. D’après une étude parue dans le Journal of the American Medical Association, cette amélioration de la qualité de l’air, bien que temporaire, a même entraîné une diminution statistiquement significative des crises d’asthme aigues chez les enfants ! (Friedman et al., 2001).

D’autre part, une étude menée dans 83 villes États-Uniennes a évalué que le temps et l’essence gaspillée en raison des embouteillages équivaut à 60 milliards de dollars américains par année (Levy et al., 2010). Selon les mêmes auteurs, l’inhalation des particules fines émises par les véhicules entraînerait des coûts supplémentaires en soins de santé de 31 milliards par année dans ces villes. C’est sans compter l’impact de la congestion routière sur la sédentarité, l’obésité, le diabète, les maladies cardiaques et l’hypertension artérielle (entre autres). La promotion des modes de transport alternatifs permettrait de diminuer ce fardeau économique.

Il vaut quand même la peine de mentionner que le transport compte parmi les principaux facteurs qui contribuent aux changements climatiques d’après cet article paru dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences


En Bolivie

Quant à eux, les Boliviens ne plaisantent pas avec la journée sans voiture ! Plus tôt cette année, lors de la première journée annuelle du piéton, les voitures et les autobus n’avaient pas le droit de circuler sur les rues de 9 des plus grandes villes Boliviennes. Le président Evo Morales s’est prêté à l’exercice avec enthousiasme en déclarant que : « Les enfants et les jeunes devraient s’approprier les rues pour faire du sport. » et en plaisantant que son vice-président ne pouvait pas le suivre à la course… 

Liens pour en ville sans ma voiture[ii]


Références

Friedman, M.S., Powell, K.E., Hutwagner, L., Graham, L.M. & Teague, W.G. (2001). Impact of changes in transportation and commuting behaviors during the 1996 Summer Olympic Games in Atlanta on air quality and childhood asthma. Journal of the American Medical Association, Vol.285, No.7 (July 2001), pp. 897-905. ISSN 0098-7484

Levy, J.I., Buonocore, J.J., & von Stackelberg, K. (2010). Evaluation of the public health impacts of traffic congestion: A health risk assessment. Environmental Health, Vol.9, No.65, ISSN 1476-069X http://www.ehjournal.net/content/9/1/65


[i] Comme vous pouvez le constater par vous-mêmes dans l’article suivant, M. Duhaime (comme ses collègues de l’extrême droite) fait des amalgames de bas étage pour justifier son opposition à la journée en ville sans ma voiture. Oublie-t-il que le secteur du transport est responsable de 43% des émissions de gaz à effet de serre au Québec? (http://blogues.canoe.ca/ericduhaime/tag/en-ville-sans-ma-voiture/)
[ii] Écrivez-moi un commentaire si vous connaissez des liens concernant la programmation d’en ville sans ma voiture dans d’autres villes. Je me ferai un plaisir de les afficher sur le blogue…

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