samedi 11 juin 2011

Le grand prix de Montréal

Un litres d'essence au kilomètre : telle est l'énorme consommation d'essence de ces dinosaures des temps modernes qui déferlent sur le circuit Gilles Villeneuve en fin de semaine. À l'opposé, un véhicule conçu par des étudiants en génie de l'Université Laval est parevenu à effectuer 1172 kilomètres avec la même quantité d'essence en 2009. Comme si ce n'était pas assez, nos gouvernements n'hésitent pas à se prosterner devant le multimilliardaire Bernie Ecclestone, cet admirateur des dictateurs, qui se comporte lui-même en dictateur en repartant avec la part du lion des profits de ses Grand Prix, en y déboursant presque rien !

Dans le même ordre d'idées, Hervé Kempf discute du contexte de la France : le big boss ne voulait plus rien savoir du circuit de Magny-Cours où le grand prix a eu lieu pendant 17 ans. Résultat : un nouveau circuit a été construit sur des terres qui venaient juste d'être octroyées à des agriculteurs biologiques, au coût de 122 millions d'euros, avec des fonds publics bien entendu (pas avec une seule des 2,4 milliards de livres sterling de M. Ecclestone). Pour ajouter l'insulte à l'injure, les promoteurs ont qualifié leur démarche de "développement durable". Une chance !

Pour justifier leurs "investissements" dans le grand prix, nos gouvernements nous répètent inlassablement la cassette des retombées économiques (à cours terme de surcroît, parce qu'il est loin d'être acquis que le grand prix est profitable à long terme). Le grand prix profite aux gestionnaires d'hôtels Montréalais qui en profitent pour monter leurs prix de façon indécente pour faire de l'argent avec des "touristes" majoritairement Québécois. On estime que 85% des gens qui assistent au grand prix sont Québécois, donc l'argent qu'ils y dépensent aurait pu être utilisé ailleurs, par exemple dans les régions qui dépendent fortement de l'industrie touristique.

Malgré l'aveuglement volontaire de ses partisans, le grand prix a aussi des coûts : le territoire public de l'île Notre-Dame est prêté GRATUITEMENT à la F1 qui ne paie pas un sous pour l'entretien de la piste. La pollution émise par les voitures est une des principales causes des maladies respiratoires. C'est sans parler de cette ode au culte de l'automobile que représente cet évènement et des dommages à l'environnement causés non seulement par le grand prix lui-même, mais aussi par les inombrables séries de qualifications et par le transport de ces véhicules hyper-énergivores d'un contitnent à l'autre.

Je suis donc tout à fait d'accord avec l'initiative du Mouvement Québécois pour la Décroissance Conviviale et du député Amir Khadir pour dénoncer la tenue du grand prix citron de Montréal. Je laisse le mot de la fin à Philippe Terrier : "Comme les jeux du cirque de la Rome antique, qui ont fini par disparaitre, le Grand Prix fera lui aussi partie des distractions révolues d'une civilisation dont le côté énergivore fut aussi développé que sa vision à long terme était atrophiée."

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