mercredi 15 juin 2011

L'état du vélo en 2010 : le Plateau montre l'exemple...

Au début du mois de juin, Vélo Québec a publié l'État du vélo au Québec en 2010, leur quatrième enquête quinquennale sur la pratique du vélo. Comme vous pouvez le constater sur le site web suivant, certains résultats sont encourageants. Par exemple, le pourcentage des cyclistes qui utilisent occasionnellement[i] leur vélo pour se rendre au travail a presque doublé depuis l’an 2000 !

D’après cette enquête, environ deux millions de Québécois feraient du vélo au moins une fois par semaine comparativement à 1,6 millions en 2000. Les embouteillages sont de plus en plus fréquents aux heures de pointe sur certaines pistes cyclables montréalaises, tellement que Vélo Québec recommande d’ajouter de nouvelles pistes cyclables sur l’axe nord-sud.

D’autre part, depuis que le gouvernement Parizeau a donné le feu vert à la construction de la Route Verte en 1995, le réseau cyclable Québécois s’est agrandi de façon considérable. Le nombre de kilomètres de pistes et bandes cyclables est passé de 2000 à 5000 kilomètres en 15 ans et les accotements asphaltés qui étaient pratiquement inexistants sont de plus en plus présents. Près de 84% des personnes interrogées se disaient tout à fait d’accord ou assez d’accord avec le développement de nouvelles pistes cyclables.

Par contre, chez les jeunes, les résultats sont moins encourageants : la proportion d’enfants et d’adolescents qui ont fait du vélo au moins une fois par semaine a diminué de 75 à 59% au cours de la dernière décennie. Les résultats suggèrent également une diminution de la pratique du vélo avec l’âge – un résultat cohérent avec la plupart des études épidémiologiques qui indiquent un déclin de la pratique d’activité physique avec l’âge, particulièrement durant l’adolescence (Sallis, 2000).


Le Plateau Mont-Royal montre l’exemple…

Les faits saillant de l’enquête de Vélo Québec discutent également des données de la dernière enquête origine-destination réalisée dans la région de Montréal. Sur l’île de Montréal, la part modale du vélo est d’environ 2,2% et elle varie grandement d’un quartier à l’autre. La ville de Gatineau suit Montréal de près avec une part modale de 1,9% d’après le recensement de 2006. Les données sont moins encourageantes à Sherbrooke (0,8%), Québec (1,4%) et Trois-Rivières (1,5%).

À Montréal, c’est dans l’arrondissement du Plateau Mont-Royal qu’elle est la plus élevée à près de 10% (eh oui, le même arrondissement que nos médias de droite – spécialistes ès démagogie – utilisent constamment comme bouc émissaire). À ma connaissance, parmi les grandes villes d’Amérique du Nord, seuls certains quartiers centraux de Portland (Oregon) et Vancouver atteignent des taux plus élevés.

C’est encore loin des grandes villes du centre et du nord de l’Europe ainsi que de la Chine, mais le progrès est intéressant. Il faut cependant éviter de s’asseoir sur nos lauriers, plusieurs villes États-Uniennes, entre autres New York et Chicago, prennent les bouchées doubles depuis quelques années pour promouvoir le vélo (Mapes, 2009).

Références
Mapes J. (2009). Pedaling revolution. Corvalis, Or: Oregon State University Press.
Sallis JF. Age-related decline in physical activity: a synthesis of human and animal studies. Med Sci Sports Exerc. 2000;32(9):1598-1600.


[i] Je crois qu’il est important de mettre l’emphase sur le mot “occasionnellement” parce que les données sont difficilement comparables avec les parts modales rapportées dans d’autres enquêtes (par exemple le recensement et les enquêtes origine-destination).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire