jeudi 5 mai 2011

Audit pédestre autour du centre Bell: des trouvailles stupéfiantes…

Ce dimanche, j’ai participé à un atelier portant sur les impacts de l’environnement bâti sur la santé dans le cadre du congrès national sur l’obésité à Montréal. Durant cet atelier, nous avons pris une marche dans les environs du centre Bell afin d’évaluer l’adéquation de l’environnement bâti avec la marche et le vélo. La ville de Montréal a fait certains efforts louables pour promouvoir le transport actif, dont notamment le système de vélo en libre-service BIXI et la construction de bandes cyclables. La piétonisation d’une partie de la rue Sainte-Catherine[i] pendant l’été est également digne de mention.

Par contre, il reste encore beaucoup de changement à faire pour rendre la marche et le vélo plus attrayants. Parmi les endroits défavorables au transport actif, j’ai été surpris de constater que  les environs de la station de métro Lucien l’Allier et du centre Bell (l’amphithéâtre où les Canadiens de Montréal disputent leurs matchs locaux) sont dans une classe à part. Malgré la densité de population[ii] très importante, les trottoirs sont criblés de trous, les traverses de piétons sont presque invisibles, il n’y a généralement pas de feux piétonniers, mais surtout, il y a plusieurs immeubles désaffectés qui n’ont pas été « condamnés » et qui servent de cachette pour le trafic de drogue et autres activités illicites. De plus, certaines intersections sont dangereuses, notamment celle qui est située près de l’entrée de l’autoroute 720.

Les photos ci-dessous illustrent certains des problèmes que j’ai mentionnés. Il est à noter  qu’elles ont toutes été prises dans un rayon d’environ 300 mètres ! Il est très curieux que le site Walk Score attribue à cette adresse un score de « marchabilité » de 100% Je n’ai pas fait une erreur de frappe même s’il me semble qu’il y a un 0 de trop ! Sérieusement, on peut donc constater les limites de cet outil qui est basé d’abord et avant tout sur la proximité des destinations.




Cela dit, bien qu’une image vaut mille maux, l’image précédente ne permet pas « d’illustrer » les odeurs nauséabondes (et c’est mieux comme ça !). Pour remédier à la situation – sans dépenser une fortune – il serait entre autres possible de clôturer les endroits désaffectés, de repeindre les traverses de piétons et d’installer des dos d’âne pour réduire la vitesse des véhicules. À mon avis, les coûts associés à ces initiatives très simples seraient largement compensés par une réduction de la criminalité, des accidents de la route (un fléau à Montréal) et par des économies associées aux bienfaits du transport actif pour la santé.


[i] Dans notre parcours, la rue Sainte-Catherine, avec ses larges trottoirs et son éclairage adéquat était l’endroit le plus favorable à la marche.
[ii] La densité de la population est un des principaux facteurs associés au transport actif (et aussi à la qualité des services de transport en commun), mais il y a plusieurs autres facteurs qui ne sont pas à négliger… Par ailleurs le secteur dont il est question contient des milliers d’habitations et l’Université Concordia est située juste à côté.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire