mardi 11 janvier 2011

L’heure de pointe du matin à Copenhague

Alors qu’un très grand nombre de Nord-Américains citent la météo comme une des principales raisons pour expliquer la faible prévalence du transport actif, voici à quoi ressemblaient les rues de Copenhague la semaine dernière durant un matin d’hiver enneigé (la photo provient du blogue Copenhagezine). Des cyclistes circulant en file indienne Danoise sur la piste cyclable pendant que la rue n’est pas encore déneigée !   

Dans une autre galaxie… euh! À Ottawa…

Il y a d’ailleurs une coïncidence intéressante sur ce blogue. Sous la photo de Copenhague, on retrouve un billet où l’auteur, Mikael Colville-Andersen, critique les commerçants de la rue Laurier à Ottawa qui s’opposent à la création d’une bande cyclable séparée du trafic automobile. L’association des commerçants a en effet le culot de plaider que cette infrastructure pourrait augmenter le risque d’accidents. Zéro… tel est le nombre de références dans leur mémoire déposé à la ville ! Comme dirait Pierre Bruneau : « Rigueur, rigueur, rigueur ! »

Pourtant, la littérature scientifique est sans équivoque à ce sujet : plus il y a de cyclistes, plus le risque d’accidents diminue. Autrement dit, un cycliste États-Unien a un plus grand risque de se faire frapper par une voiture qu’un cycliste Néerlandais (Jacobsen, 2003; Pucher & Buehler, 2008). Plus concrètement, dans sa recension des écrits, Jacobsen évalue que lorsque le nombre de cyclistes double, le nombre d’accident augmente de seulement 32%, ce qui équivaut à une importante réduction du risque relatif pour chaque individu.

Un autre paradoxe, la création d’une voie cyclable sur la rue Laurier pourrait accroitre les revenus des commerçants ! Jan Gehl, un célèbre architecte Danois qui a d’ailleurs été invité à Ottawa l’automne dernier (et qui a contribué à la revitalisation de Times Square) ne mâche pas ses mots lorsque certaines personnes lui disent que les infrastructures cyclables sont mauvaises pour le commerce : « Bullshit! ». En général, c'est tout à fait l'inverse...

C’est d’ailleurs ce qui s’est passé avec la piétonisation d’une partie de la rue Sainte-Catherine à Montréal. Plusieurs commerçants ont fait les prophètes de malheur, pour changer diamétralement d’avis quelques mois plus tard. Le journaliste François Cardinal prétend d’ailleurs que « l’idée de la piétonisation fait son chemin à Montréal » ; ce n’est désormais plus l’affaire d’une poignée d’écologistes radicaux.

Références
Jacobsen PL. Safety in numbers: more walkers and bicyclists, safer walking and bicycling. Inj Prev, 9, 205-209. 2003
Pucher J, Buehler R (2008). Making cycling irresistible: Lessons from the Netherlands, Denmark and Germany. Transport Reviews, 28(4).

3 commentaires:

  1. In Vancouver, little snow as we get, the city even plowed the bike lanes before they plowed the street :)

    http://www.vancouversun.com/travel/Cyclists+bike+lanes+left+snow/3864924/story.html

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  2. Thanks for the information and thumbs up to Vancouver!

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  3. Finalement, le conseil municpal a annoncé mercredi dernier qu'il ira de l'avant avec la construction de la bande cyclable. Par contre, ce sera un projet-pilote de 2 ans et ils vont mesurer le nombre de cyclistes qui l'utilisent. J'encourage donc les cyclistes avertis d'y aller en grand nombre !

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