J’ai discuté à quelques reprises des bienfaits du transport actif sur ce blogue. J’ai aussi mentionné que l’une des raisons les plus souvent évoquées pour ne pas faire de transport actif est la distance des déplacements. D’ailleurs, il semble que beaucoup d’individus appliquent un raisonnement de type « tout ou rien » quant à leurs choix de modes de transport. Autrement dit, ils se disent qu’étant donné qu’ils doivent parcourir une trop grande distance, il leur est impossible de faire du transport actif.
Ainsi, malgré le fait que plusieurs campagnes de promotion de la pratique d’activités physiques insistent sur l’idée de commencer en faisant de petits changements à ses habitudes de vie. Par exemple : stationner sa voiture un peu plus loin, prendre les escaliers au lieu de l’ascenseur (j’avoue que les escaliers sont bien cachés dans plusieurs bâtiments) ou débarquer de l’autobus un arrêt plus tôt. De tels changements peuvent paraître anodins, mais comme le dit le dicton « Paris ne s’est pas bâti en un jour ».
Ce long préambule m’amène au sujet du jour : les bienfaits de prendre le train au lieu de la voiture. Il s’agit, bien entendu, de bienfaits indirects (sauf en ce qui a trait à la réduction des émissions de gaz à effet de serre[1]). D’abord, il a été observé que les utilisateurs des trains de banlieue new-yorkais accumulaient 30% plus de pas par jour que les automobilistes (Wener et Evans, 2007). Ils étaient également 4 fois plus susceptibles d’atteindre un total de 10 000 pas par jour, tel que mesuré avec des podomètres.
Une étude récente a illustré que les bienfaits du train vont au-delà d’une augmentation de la pratique d’activités physiques. Les chercheurs ont comparé la pratique d’activités physiques, l’indice de masse corporelle (IMC) et la prévalence de l’obésité avant et après l’introduction d’un système de train de banlieue dans la ville de Charlotte en Caroline du Nord (MacDonald et al., 2010). Les participants ont été suivis durant 12 à 18 mois.
Ils ont observé une diminution de l’IMC de 1.18 kg/m2 chez les utilisateurs des trains de banlieue pour se rendre au travail. Les auteurs affirment qu’une telle différence équivaut, pour une personne mesurant 1.65m, à une perte de poids de près de 3 kilos. De plus, les passagers des trains avaient étaient en moyenne 36% plus actifs que les automobilistes (cette différence n’est pas statistiquement significative, probablement en raison de la grande variabilité entre les participants).
D’ailleurs, la une de l’édition du mois de décembre de la revue scientifique Preventive Medicine (Morabia et Costanza, 2010) était la suivante : « It takes a train to knock down global warming and obesity » (Littéralement : Ça prend un train pour arrêter le réchauffement climatique et l’obésité). Pour le premier, c’est une évidence ! Cependant, pour le second, la conclusion est peut-être un peu prématurée. D’autres études rigoureuses seront nécessaires à mon avis…
D’ici là, j’espère bien voir le TGV entre Québec et Windsor de mon vivant ! J
Références
MacDonald, J.M., Stokes, R.J., Cohen, D.A., Kofner, A., Ridgeway, G.K. (2010). The effect of light rail transit on body mass index and physical activity. American Journal of Preventive Medicine, 39(2), 105-112.
Morabia, A., Costanza, M.C. (2010). It takes a train to knock down global warming and obesity. Preventive Medicine, 51, 449-450.
Wener, R.A., Evans, G.W. (2007). A morning stroll: levels of physical activity in car and mass transit commuting. Environment and Behavior, 39(1), 62-74.
[1] Au Québec, le secteur du transport est responsable, à lui seul, de 40% des émissions de gaz à effet de serre et, d’après les données du derniers recensement, 85% des Québécois font l’ensemble de leur déplacements quotidiens en voiture (Turcotte, 2008).
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