mardi 12 octobre 2010

Un sentier d’un autre temps

Samedi dernier, sous les premières neiges, nous sommes allés en randonnée pédestre au parc national de la Jacques-Cartier qui est situé à une quarantaine de kilomètres au nord de Québec. Le sentier du Scotora est aujourd’hui un sentier méconnu puisque la majorité des visiteurs optent pour le sentier des Loups ou les sentiers plus courts situés près de l’entrée sud du parc. Pourtant, ce sentier de 15,6 kilomètres (aller-retour) n’est pas nouveau ; il date de plusieurs millénaires !

Traditionnellement emprunté par les Amérindiens durant la saison hivernale pour relier Québec au Lac-Saint-Jean, ce sentier fait partie d’un raccourci – en été, ils naviguaient principalement sur le long du fleuve Saint-Laurent et du fjord du Saguenay – à travers les terres des Laurentides fait près de 300 kilomètres de long. Il était habituellement parcouru en raquettes et une grande partie du trajet était sur les cours d’eau gelés… à l’époque où les hivers étaient plus froids qu’aujourd’hui.

Cet itinéraire est généralement connu sous le nom de Sentier des Jésuites parce qu’il permettait aux Jésuites (venus de France) d’assurer le ravitaillement entre la ville de Québec et un important poste de traite situé près du Lac-Saint-Jean à la fin du XVIIè siècle et au début du XVIIIè. Ce sont, bien entendu, les Amérindiens qui ont guidé les Jésuites le long de ce sentier pour transporter le bétail et d’autres vives.

Le sentier du Scotora demeure assez mystérieux. À plusieurs reprises, de petits trous nous révèlent des ponts de bois ensevelis sous la roche et la terre. De par la végétation, nous pouvons deviner la présence d’anciens chemins forestiers où la nature reprend ses droits petit à petit. Nous pouvons également observer le travail d’un autre troupeau « d’ingénieurs » : les castors. Malheureusement, les pluies diluviennes du mois de septembre ont eu raison d’un de leurs barrages.

Ce sentier est aussi couvert d’une végétation très variée comprenant notamment plusieurs espèces de mousses et de lichens. Malgré le dénivelé de près de 500 mètres, il n’est pas difficile parce que la montée se fait de façon très régulière et l’attrait principal est le sentier en tant que tel, quoique la magnifique vue sur la vallée de la rivière Jacques-Cartier vaut également le détour. Ainsi, nous sommes bien récompensés pour les quelques 15 km sur une route de gravelle sinueuse que l’on doit parcourir pour se rendre au départ du sentier. Vous pouvez voir de magnifiques photos du parc de la Jacques-Cartier sur la page Flickr de mon ami Philippe Richard.

Références :
Lefebvre, L. (2008). Histoire du Québec, 14(1), 24-30. http://www.erudit.org/culture/hq1056841/hq1059562/11336ac.pdf

Site du parc de la Jacques-Cartier (SÉPAQ) d’où provient la photo de ce billet : http://www.sepaq.com/pq/jac/index.dot

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