samedi 16 octobre 2010

Big Greyhound is watching, ou comment décourager le transport en commun !

Dimanche dernier, lorsque j’ai pris l’autobus de la compagnie Greyhound de Montréal à Ottawa, j’ai dû me soumettre contre mon gré, et comme tous les autres passagers, à une fouille menée par un bourreau antipathique en uniforme comme dans les aéroports ! Notre société où les caméras de surveillances sont omniprésentes (même dans les toilettes publiques) et où les fouilles injustifiées sont devenues monnaie courantes ressemble de plus en plus au modèle décrié par George Orwell dans son roman 1984. Le titre de ce billet s’inspire donc de ce classique de la littérature anglaise.

D’abord, je me demande comment on peut justifier cette intrusion dans la vie privée des gens ? Est-ce qu’il y a eu récemment une vague d’attentats dans les autobus au Canada ? Non ! Est-ce que le taux d’homicides est en hausse à Montréal et/ou à Ottawa ? Non plus ! La seule hypothèse que j’entrevois, c’est qu’un haut dirigeant est paranoïaque. Et celui-ci doit être à Ottawa parce qu’on ne se fait pas fouiller dans la direction inverse. Il s’agit peut-être d’un certain politicien qui a gaspillé un milliard pour la « sécurité » lors du sommet du G20 à Toronto cet été. Celui-là même qui, paradoxalement, veut abolir le registre des armes à feu. Peut-être aussi que je me trompe et que le parti conservateur n’a rien à voir là-dedans ; je l’espère.

En tout cas, peu importe l’identité du ou des paranoïaques, ce n’est certainement pas en en soupçonnant tous les utilisateurs du transport en commun d’être de dangereux terroristes et en les soumettant à un fouille humiliante que l’on pourra augmenter la taux d’utilisation du transport en commun. Je ne sais pas s’il y a des sondages là-dessus, mais la majorité des gens que je connais en ont ras-le-bol des mesures de sécurité abominables imposées dans les aéroports et je ne vois pas pourquoi ce serait différent pour l’autobus.

Pour motiver les gens à opter pour d’autres moyens de transport que l’auto-solo, il faut au contraire s’organiser pour qu’ils aient une expérience agréable. L'un des éléments clés da la charte d'Ottawa sur la promotion de la santé est que les choix santé doivent être les choix faciles.

Or, il est de plus en plus désagréable de prendre l’autobus entre Montréal et Ottawa. Les fouilles allongent considérablement le temps d’attente en file indienne, entraînant parfois des retards. Par conséquent, les gens sont stressés parce qu’ils ne veulent pas manquer leur correspondance. Pourtant, ce sont ces mêmes individus qui, en prenant l’autobus au lieu de leur voiture, contribuent à réduire les embouteillages et les émissions de gaz à effet de serre. Drôle de manière de les encourager !

Il est donc très frustrant que Greyhound détienne le monopole du transport en commun sur ce trajet. S’ils avaient de la concurrence, je crois qu’une grande partie de leurs clients opteraient pour les services d’un compétiteur, ce qui pourrait forcer Greyhound à changer son… fusil d’épaule ! Ça permettrait également de faire en sorte que les prix soient plus raisonnables. De mon côté, je n’ai pas l’intention de me procurer un permis de conduire pour cette raison, mais je ferai désormais plus d’efforts pour trouver du covoiturage, ou je prendrai le train entre Montréal et Ottawa !

1 commentaire:

  1. La paranoïa s'étend :(

    Maintenant il faut se soumettre à une fouille inutile pour le trajet Ottawa-Kingston

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