mardi 14 septembre 2010

Deux continents, deux réalités (suite)

Dans mon message de vendredi dernier, j'avais mentionné que j'allais discuter des liens entre la prévalence du transport actif et celles de l'obésité et du diabète. Un article récemment paru dans American Journal of Public Health propose une comparaison des données provenant de 14 pays : l'Australie, le Canada, le Danemark, la Finlande, la France, l'Allemagne, l'Irlande, les Pays-Bas, la Norvège, l'Espagne, la Suède, la Suisse, le Royaume-Uni et les États-Unis.

À l'intérieur de ces pays, les auteurs ont examiné 18 études récentes où la prévalence de l'obésité a été estimée avec des échantillons représentatifs de la population. Dans 12 d'entre elles, les données sur la taille et le poids ont été fournies par les participants, tandis que les 6 autres sont basées sur des mesures objectives. Peu importe le type de mesure, les résultats indiquent que le taux d'obésité diminue à mesure que la part modale du transport actif augmente. Ainsi, les États-Uniens avaient le plus haut taux d'obésité et la plus plus forte dépendance à l'automobile alors que les Néerlandais étaient les plus minces et ceux qui pédalaient le plus.

De plus, les auteurs ont obtenu des résultats similaires en comparant ces données pour les 50 états et pour 47 des 50 plus grandes villes des États-Unis. À chacun des 3 niveaux d'analyse (pays, état et ville), les corrélations entre la prévalence du transport actif et le taux d'obésité sont assez élevée (de -0,45 à -0,8).

Les données sur le diabète ont été recueillies dans les mêmes états et villes. Encore une fois, dans les endroits où le transport actif était plus rare, la prévalence du diabète était plus élevée (corrélation de -0,45 à -0,66).

Ces résultats suggèrent donc que le transport actif est une stratégie intéressante pour prévenir l'obésité et le diabète. Le transport actif n'est certainement pas la seule cause des différences entre les taux d'obésité des européens et des nord-américains. Il est aussi possible que les personnes obèses soient moins disposées à marcher et à pédaler.

Par contre, ces résultats sont cohérents avec d'autres études. Par exemple, d'après une vaste étude prospective, Lusk et ses collègues (2010) ont observé que les femmes qui faisaient de la marche rapide ou du vélo étaient nettement moins susceptibles de prendre du poids durant les 16 années de suivi. Cette relation étaient encore plus forte chez celles qui étaient obèses au début de l'étude.


Références

Lusk AC, Mekary RA, Feskanich D, Willet WC (2010) Bicycle riding, walking and weigth gain in premenopausal women. Arch Int Med, 170(12), 1050-1056.

Pucher J, Buehler R, Bassett DR Jr., Dannenberg AL (2010) Walking and cycling to health: A comparison of recent evidence from cities, states, and international studies. Am J Public Health. Publié en ligne le 19 août 2010.

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