Si vous croyez que l’idée vient d’une gang de barbus
socialistes, détrompez-vous ! Le magazine The Economist, plutôt à droite sur l’échiquier politique, posait récemment
cette question… sans y répondre par la forme négative.
L’idée est que la collecte des tarifs requiert
beaucoup de temps, ce qui ralentit considérablement les déplacements des
autobus. Des ingénieurs de la New York
Metropolitan Transit Authority ont récemment constaté qu’au delà du quart
du temps de déplacement d’un trajet d’autobus était perdu lorsque les passagers
attendaient pour entrer dans l’autobus et payer leur tarif. La lenteur des
déplacements en transport en commun (qu’elle soit réelle ou perçue) est l’un
des principaux facteurs pour lesquels les gens optent pour d’autres modes de
transport (en particulier l’automobile).
Pendant, ce temps perdu, les autobus consomment quand
même du carburant, ce qui engendre des coûts pour les compagnies de transport.
Qui plus est, la collecte des tarifs n’est pas gratuite : elle équivaut à
6% du budget de la compagnie de transport New-Yorkaise par exemple.
De plus, si la gratuité des autobus pourrait augmenter
leur utilisation au détriment de la voiture, il en résulterait une diminution
de la congestion routière qui coûte plusieurs milliards par année. Il y aurait
fort probablement une diminution de l’exposition aux gaz d’échappement qui sont
une cause importante de maladies cardiorespiratoires (vous pouvez consulter
gratuitement la recension des écrits de l’American Heart Association à ce sujet
dans la revue Circulation).
Les exemples de
Londres et Tallinn…
À l’heure actuelle, les jeunes de 12 à 18 ans peuvent
emprunter les autobus gratuitement à Londres. L’agence de transport Londonienne
a mis en place cette mesure pour aider les jeunes à continuer à étudier, pour
augmenter leurs possibilités d’emploi, pour promouvoir l’utilisation du
transport en commun. Elle espère également que les jeunes prennent l’habitude d’utiliser
des modes de transport plus durables.
Des chercheurs Britanniques ont également suggéré que
cette politique pourrait faciliter la mobilité indépendante des jeunes (Jones
et al., 2012), c’est-à-dire leur habileté à se déplacer de façon autonome sans
la supervision d’un adulte. Elle pourrait aussi leur permettre de visiter leurs
amis et les membres de leur famille qui restent de l’autre côté de la ville
plus facilement.
La ville de Tallinn, la capitale de l’Estonie, est
allée encore plus loin en offrant le transport en commun gratuit pour l’ensemble
de ses citoyens. J’en ai discuté plus tôt sur ce blogue.
…et le prix citron du
mois revient à OC Transpo
La compagnie de transport de la ville d’Ottawa qui a encore
augmenté le tarif du billet d’autobus de plus de 15% il y a quelques semaines… c’est
presque 10 fois le taux d’inflation.
Références
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