mercredi 16 janvier 2013

Il n’y a pas de mauvaise température, seulement de mauvais vêtements !

Tel est le titre d’un article paru récemment dans la revue Canadian Journal of Public Health (Mitra et Faulkner, 2012). Leur étude examinait l’influence des variations saisonnières de la température sur le mode de transport scolaire des enfants de 11-12 ans dans la ville de Toronto.

D’après les auteurs, l’influence des conditions climatiques sur le mode de transport scolaire avait été peu étudiée jusqu’à présent parce que ces conditions sont non-modifiables (à court terme, bien entendu). Par contre, il est important de mieux comprendre l’effet des conditions climatiques parce que s’il y avait une diminution majeure de la prévalence du transport actif durant l’hiver, les interventions visant à promouvoir le transport actif perdraient de leur efficacité. D’où l’intérêt de cette étude.

Au total, les auteurs ont examiné le mode de transport scolaire de 1992 participants et ils n’ont noté aucune différence entre la proportion de jeunes qui allaient à l’école à pieds en automne et en hiver (62.6% et 62.9% respectivement). Si le taux apparaît légèrement plus élevé durant l’hiver, c’est probablement que la marche a remplacé le vélo durant l’hiver. En effet, dans cet échantillon, seulement 16 participants utilisaient le vélo comme mode de transport scolaire (il faut dire que Toronto n’est pas la Mecque du vélo et ce serait un euphémisme d’affirmer que le maire destitué Rob Ford ne donnait pas l’exemple…).

Les lecteurs assidus auront probablement remarqué que la part modale de la marche est beaucoup plus élevée que la moyenne Canadienne (qui est autour de 30%). C’est dû en grande partie parce au fait que près de 80% des jeunes demeuraient à moins d’un kilomètre de leur école ; ainsi, l’autobus scolaire était utilisé par moins de 10% des participants.

Il est d’ailleurs intéressant de noter que c’est au Nunavut et au Territoire du Nord-Ouest que la part modale combinée de la marche et du vélo est la plus élevée au Canada (Trudeau & Shephard, 2005). Ainsi, il est faux de prétendre que l’hiver canadien rend le transport actif impossible !


Les vêtements…

Pour en revenir à l’idée qu’il n’y a pas de mauvaise température, voici quelques petits conseils pour vous aider à mieux apprécier la marche et le vélo en hiver :

-          D’abord il faut choisir les bons vêtements en fonction de la température et du vent. Comme la température peut changer assez rapidement, il est préférable de s’habiller en « multi-couche », c’est-à-dire avec plusieurs épaisseurs.

o   Une couche de base qui permet d’évacuer l’humidité (donc pas de coton). Personnellement un bon vieux t-shirt fait bien l’affaire, mais les plus frileux préféreront quelque chose de plus épais.

o   Une couche intermédiaire isolante : par exemple un chandail en laine (par exemple la laine Mérinos) ou en « laine polaire » (faite avec du polyester et offert en différentes épaisseurs). Personnellement, j’omets cette couche lorsqu’il fait plus chaud que -5 degrés, mais mon seuil de tolérance au froid est plutôt élevé.

o   Une couche extérieure pour se protéger du vent : un manteau de type « coquille souple » (soft shell) fait bien l’affaire généralement, mais dans les grands froids, un manteau plus chaud (en duvet par exemple) est préférable.

-          Les mains sont une partie sensible à protéger, particulièrement en vélo. Ça vaut donc la peine d’investir dans une bonne paire de gants, ou encore mieux de mitaines. Il peut toutefois être difficile de changer ses vitesses avec des mitaines, dépendant du type de leviers de vitesse. Personnellement, je n’ai aucun problème à ce niveau avec mon vélo de brousse.

-          Un autre truc pour s’adapter au froid est de diminuer graduellement le chauffage à la maison (d’un demi-degré par semaine par exemple). En hiver, je suis confortable à une température intérieure de 18-19 degrés avec un t-shirt. Cette stratégie peut également vous aider à brûler un peu plus de calories au repos, puisque c’est aux alentours de 21 à 23 degrés que le métabolisme est le plus « paresseux » (Keith et al., 2006). C’est sans parler des économies d’électricité, qui dans bien des endroits, provient de carburants fossiles.

-          Si vous demeurer en résidence universitaire, évitez autant que possible d’effectuer vos déplacements en passant par les tunnels. Lorsque j’étais en résidence à l’Université Laval, j’ai connu des gens qui ne mettaient pas le nez dehors de l’hiver parce que les pavillons sont tous accessibles sous terre ! Ainsi, j’étais obligé d’ouvrir ma fenêtre en plein mois de janvier parce que les locataires d’en bas surchauffaient.


Références

Keith SW et coll. (2006). Putative contributors to the secular increase in obesity: exploring the roads less traveled. International Journal of Obesity, 30, 1585-1594.

Mitra R, Faulkner G. (2012). There’s no such thing as bad weather, just the wrong clothing: climate, weather and active school transportation in Toronto, Canada. Canadian Journal of Public Health, 103 (Suppl. 3), 35-41.

Trudeau F, Shephard RJ. (2005). Contribution of school programmes to physical activity levels and attitudes in children and adults. Sports Medicine, 35 (2), 89-105.

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