D’après
les auteurs, l’influence des conditions climatiques sur le mode de transport
scolaire avait été peu étudiée jusqu’à présent parce que ces conditions sont
non-modifiables (à court terme, bien entendu). Par contre, il est important de
mieux comprendre l’effet des conditions climatiques parce que s’il y avait une
diminution majeure de la prévalence du transport actif durant l’hiver, les
interventions visant à promouvoir le transport actif perdraient de leur
efficacité. D’où l’intérêt de cette étude.
Au
total, les auteurs ont examiné le mode de transport scolaire de 1992
participants et ils n’ont noté aucune différence entre la proportion de jeunes
qui allaient à l’école à pieds en automne et en hiver (62.6% et 62.9%
respectivement). Si le taux apparaît légèrement plus élevé durant l’hiver, c’est
probablement que la marche a remplacé le vélo durant l’hiver. En effet, dans
cet échantillon, seulement 16 participants utilisaient le vélo comme mode de
transport scolaire (il faut dire que Toronto n’est pas la Mecque du vélo et ce
serait un euphémisme d’affirmer que le maire destitué Rob Ford ne donnait pas l’exemple…).
Les
lecteurs assidus auront probablement remarqué que la part modale de la marche
est beaucoup plus élevée que la moyenne Canadienne (qui est autour de 30%). C’est
dû en grande partie parce au fait que près de 80% des jeunes demeuraient à
moins d’un kilomètre de leur école ; ainsi, l’autobus scolaire était utilisé
par moins de 10% des participants.
Il
est d’ailleurs intéressant de noter que c’est au Nunavut et au Territoire du
Nord-Ouest que la part modale combinée de la marche et du vélo est la plus
élevée au Canada (Trudeau & Shephard, 2005). Ainsi, il est faux de
prétendre que l’hiver canadien rend le transport actif impossible !
Les vêtements…
Pour
en revenir à l’idée qu’il n’y a pas de mauvaise température, voici quelques
petits conseils pour vous aider à mieux apprécier la marche et le vélo en hiver :
-
D’abord il faut choisir les bons vêtements
en fonction de la température et du vent. Comme la température peut changer
assez rapidement, il est préférable de s’habiller en « multi-couche »,
c’est-à-dire avec plusieurs épaisseurs.
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Une couche de base qui permet d’évacuer l’humidité
(donc pas de coton). Personnellement un bon vieux t-shirt fait bien l’affaire,
mais les plus frileux préféreront quelque chose de plus épais.
o
Une couche intermédiaire isolante :
par exemple un chandail en laine (par exemple la laine Mérinos) ou en « laine
polaire » (faite avec du polyester et offert en différentes épaisseurs).
Personnellement, j’omets cette couche lorsqu’il fait plus chaud que -5 degrés,
mais mon seuil de tolérance au froid est plutôt élevé.
o
Une couche extérieure pour se protéger du
vent : un manteau de type « coquille souple » (soft shell) fait bien l’affaire
généralement, mais dans les grands froids, un manteau plus chaud (en duvet par
exemple) est préférable.
-
Les mains sont une partie sensible à
protéger, particulièrement en vélo. Ça vaut donc la peine d’investir dans une
bonne paire de gants, ou encore mieux de mitaines. Il peut toutefois être
difficile de changer ses vitesses avec des mitaines, dépendant du type de
leviers de vitesse. Personnellement, je n’ai aucun problème à ce niveau avec
mon vélo de brousse.
-
Un autre truc pour s’adapter au froid est
de diminuer graduellement le chauffage à la maison (d’un demi-degré par semaine
par exemple). En hiver, je suis confortable à une température intérieure
de 18-19 degrés avec un t-shirt. Cette stratégie peut également vous aider à brûler un peu plus
de calories au repos, puisque c’est aux alentours de 21 à 23 degrés que le
métabolisme est le plus « paresseux » (Keith et al., 2006). C’est
sans parler des économies d’électricité, qui dans bien des endroits, provient de
carburants fossiles.
-
Si vous demeurer en résidence universitaire,
évitez autant que possible d’effectuer vos déplacements en passant par les
tunnels. Lorsque j’étais en résidence à l’Université Laval, j’ai connu des gens
qui ne mettaient pas le nez dehors de l’hiver parce que les pavillons sont tous
accessibles sous terre ! Ainsi, j’étais obligé d’ouvrir ma fenêtre en plein
mois de janvier parce que les locataires d’en bas surchauffaient.
Références
Keith SW et coll. (2006). Putative contributors to the
secular increase in obesity: exploring the roads less traveled. International Journal of Obesity, 30,
1585-1594.
Mitra R, Faulkner G. (2012). There’s no such thing as
bad weather, just the wrong clothing: climate, weather and active school
transportation in Toronto, Canada. Canadian
Journal of Public Health, 103 (Suppl. 3), 35-41.
Trudeau F, Shephard RJ. (2005). Contribution of school
programmes to physical activity levels and attitudes in children and adults. Sports Medicine, 35 (2), 89-105.
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