La
semaine dernière, j’ai enseigné un cours sur le transport actif chez les jeunes
à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Une question qui m’a été posée (et
qui revient souvent d’ailleurs) est la suivante : est-il possible
d’augmenter la proportion d’individus qui utilisent le transport actif?
D’une
part, de nombreuses études ont montré un déclin marqué du transport actif chez les jeunes au
cours des dernières décennies, autant dans des pays industrialisés comme
l’Australie, le Canada, les États-Unis et la Suisse que dans des pays en
développement comme le Brésil, la Chine et le Vietnam. Qui plus est, comme j’ai
discuté sur ce blogue il y a quelques mois, même des pays Africains adoptent de
plus en plus le mode de vie Nord-Américain.
Dans
ce contexte, promouvoir le transport actif peut sembler mission impossible. Or,
il existe de nombreux exemples qui illustrent qu’il est possible de renverser
la vapeur, notamment en ce qui a trait au vélo.
D’abord,
plusieurs personnes assument que la part modale[i]
du vélo a toujours été élevée dans des pays comme le Danemark, les Pays-Bas et
l’Allemagne. En réalité, il y a eu une grosse diminution du vélo entre la
deuxième guerre mondiale et le début des années 1970. Par contre, le
développement de politiques et infrastructures pour promouvoir le vélo a permis
d’augmenter considérablement son utilisation au cours des décennies suivantes
(Pucher et Buehler, 2008). Aujourd’hui les habitants d’Amsterdam et Copenhague
font près de 40% de leurs déplacements à vélo.
Un
autre cas digne de mention est celui de Séville en Espagne. En 2005, la part
modale du vélo n’était que de 0,5% (soit près de 3 fois moins que la moyenne
Canadienne). Or, en l’espace de 3 ans, les autorités
municipales ont construit plus de 130 km de voies cyclables séparées
physiquement du trafic et développé un système de vélos en libre-service. Sept
ans plus tard, la part modale du vélo dépassait 7%.
Même
au royaume de la voiture (l’Amérique du Nord), la part modale du vélo a plus
que doublé dans certaines métropoles entre 1990 et 2010 dont Chicago,
Minneapolis, Montréal, New York, Portland, San Francisco, Toronto, Vancouver et
Washington (Pucher et al., 2011). C’est Portland qui remporte la palme avec une
augmentation de 1,1% à 5,8% durant cette période. Cela dit, la
« transformation extrême » de Times Square (voir photo ci-dessous)
est un exemple particulièrement inspirant pour de nombreuses juridictions. Ce n’est donc pas seulement en Europe
que le vélo peut être un mode de transport viable…
Malgré
tout, il y a encore beaucoup de travail à faire pour changer les mentalités
parce qu’il y a encore de nombreuses villes Nord-Américaines ou la part modale
du vélo stagne aux alentours de 0,1%.
Références
Pucher,
J., & Buehler, R. (2008). Making cycling
irresistible: Lessons from the Netherlands ,
Denmark and Germany . Transport Reviews, 28 (4), 495-528.
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