La
conférence des Nations Unies sur les changements climatiques s’est terminée
dimanche matin suite à une prolongation des négociations pendant 36 heures
supplémentaires. Ceci a permis d’établir un plan de négociations en vue de
créer un nouvel accord international d’ici 2015, mais ledit accord entrerait en
vigueur en... 2020.
Il
y a malgré tout deux modestes bonnes nouvelles. D’abord les pays émergents
comme la Chine, l’Inde et le Brésil ont accepté de mettre un peu d’eau dans
leur vin en s’engageant, éventuellement,
à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). C’est la
première fois que ces pays démontrent une certaine ouverture à l’idée d’un
accord contraignant.
La
deuxième bonne nouvelle, c’est que le Protocole de Kyoto n’est pas mort et
enterré. Il y aura une deuxième phase du traité pour la période de 2012 à 2017.
Hélas, étant donné qu’un groupe important de pays industrialisés ont renié
leurs objectifs (Canada, États-Unis, Russie et Japon), la prolongation du
Protocole ne concerne, à toutes fins pratiques, que les pays Européens qui s’étaient
déjà engagés lors de la conférence de Copenhague en 2009 à réduire leurs
émissions de GES de 20% d’ici 2020 (par rapport à 1990).
Plusieurs
politiciens ont décrit ces deux nouvelles comme une avancée significative pour
réduire l’impact des changements climatiques. Il ne faudrait toutefois pas se
réjouir trop vite car les objectifs adoptés par les différents pays demeurent
nettement insuffisants pour réduire les émissions mondiales de GES de façon
absolue. De plus, neuf ans, en politique, c’est pratiquement une éternité. Il
est toujours possible que certains gouvernements « virent leur veste de
bord » comme l’a fait le gouvernement Canadien.
« Parlant du diable » comme on
dit, ce dernier a profité de la conférence de Durban pour donner le feu vert à
un projet d’exploitation de 9 milliards dans les sables bitumineux. Ensuite, le
gouvernement Canadien a annoncé officiellement hier soir qu’il se retire du
Protocole de Kyoto. Il profite ainsi du fait que la date limite pour se retirer
du Protocole est le 31 décembre 2011. Faute de quoi le Canada serait passible
d’une amende pouvant atteindre jusqu’à 18,9 milliards étant donné que ses
émissions de GES ont augmenté d’environ 30% depuis 1990, alors que le précédent
gouvernement s’était engagé à les réduire de 6%.
De
cette manière, le gouvernement Canadien ayant tergiversé pendant 21 ans ne se trouvera
pas dépourvu quand l’échéance du Protocole de Kyoto sera venue… parce qu’il a
su profiter des failles dudit protocole. Par contre, il est fort probable que la
réputation du Canada en prenne pour son rhume. Il n’est donc guère étonnant que
le Canada se soit vu décerner une panoplie de prix fossiles pour ajouter à sa
collection déjà bien garnie.
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