Je me souviens très bien d’avoir entendu
cette expression durant mon enfance. L’idée est que les conditions
météorologiques ne devraient pas représenter une raison valable pour ne pas aller
jouer dehors. Malheureusement, de nos jours, les jeunes passent de moins en
moins de temps à l’extérieur et ils consacrent davantage de temps à la
télévision aux jeux vidéo, ordinateurs et téléphones soi-disant intelligents (Bassett
et al., 2014). Nous savons également que plus de 90% des jeunes sont
insuffisamment actifs (Colley et al., 2011).
Nous avons récemment effectué une revue
systématique de la littérature sur la relation entre le temps passé à
l’extérieur et la pratique d’activités physiques. Toutes les études, sans exception, ont observé que les enfants sont
plus actifs quand ils sont à l’extérieur, et/ou que les enfants qui passent
plus de temps à l’extérieur sont plus actifs dans l’ensemble de la journée.
L’article en question a récemment été publié dans le revue International Journal of Environmental Research and Public Health.
Cette revue de la littérature indique sans
ambiguïté qu’il y a un besoin criant d’encourager le jeu à l’extérieur. Par
conséquent, nous avons publié dans la même revue un énoncé de position pour
promouvoir le jeu à l’extérieur. Ce texte discute des nombreux autres
bienfaits, dont notamment la prévention des maladies chroniques (ex :
diabète, maladies cardiovasculaires, cancer) et le développement cognitif, social
et affectif de l’enfant. Le jeu à l’extérieur est également bénéfique pour le
développement de l’autonomie et de la résilience. Finalement, le texte discute
des risques associés au temps passé à l’intérieur et du problème des
parents-hélicoptère qui découragent l’activité physique.
Cet énoncé de position comprend plusieurs
recommandations qui s’adressent autant aux parents qu’aux
enseignants/éducateurs, aux directeurs d’écoles, aux urbanistes, aux médias, aux procureurs
généraux et aux politiciens municipaux, provinciaux et fédéraux.
Fait intéressant à noter, les acteurs
concernés ont été invités à évaluer l’énoncé. Plus de 95% des 1908 répondants ont indiqué qu’ils étaient fortement
d’accord ou plutôt d’accord avec son contenu. Et ce, même si l’énoncé de
position recommande entre autres de permettre aux enfants de s’adonner à des
jeux actifs qui comportent un élément de risque.
Voici comment la question du
« risque » est abordée dans cet énoncé :
« Le mot « risque » a mauvaise presse auprès
des parents, du voisinage, des professionnels de la santé, des détenteurs de
polices d’assurance, des écoles et des municipalités. Toutefois, pratiquer un «
jeu actif comportant un risque » ne signifie pas de s’exposer au danger, comme
patiner sur un lac semi-gelé ou permettre à un enfant d’âge préscolaire de se
rendre seul au parc. Le jeu actif comportant un risque correspond plutôt au jeu
que les enfants considèrent excitant, où les blessures peuvent arriver, mais où
les enfants peuvent reconnaître et évaluer les défis en fonction de leurs
propres habiletés. Permettre ce type de jeu signifie de donner aux enfants la liberté
d’apprendre à grimper, d’explorer la forêt, de se salir, de jouer à la
cachette, de se promener dans le quartier, de se tenir en équilibre, de faire
des culbutes et de se chamailler, surtout dehors, afin d’être physiquement
actifs, de développer diverses habiletés, de même que leur confiance en eux,
leur autonomie, leur résilience, leur capacité à résoudre des problèmes, ainsi
que de connaître leurs propres limites. Il s’agit de laisser les enfants être
des enfants, mais plus en santé et plus actifs. »
Si vous voulez en savoir davantage sur ces
initiatives, je vous invite à consulter le site web de ParticipACTION : http://www.participaction.com/fr/bulletin-2015/bulletin-de-lactivite-physique/
Références
Bassett DR Jr., John D, Conger SA, Fitzhugh
EC, Coe DP. (sous presse). Trends in physical activity and sedentary behaviors of U.S. youth. Journal of Physical Activity & Health.
Colley RC,
Garriguet D, Janssen I, Craig CL, Clarke J, Tremblay MS. (2011). Physical
activity of Canadian children and youth: accelerometer results from the 2007 to
2009 Canadian Health Measures Survey. Health
Reports, 22(1), 15-23.
Gray C,
Gibbons R, Larouche R, Sandseter EBH, Bienenstock A, Brussoni M, Chabot G,
Herrington S, Janssen I, Pickett W, Power M, Stanger N, Sampson M, Tremblay MS.
(2015). What is the relationship between outdoor time and physical activity,
sedentary behaviour, and physical fitness in in children? A systematic review. International Journal of Environmental
Research and Public Health, 12, 6455-6474.
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