vendredi 4 mai 2012

Promouvoir l’activité physique par une taxe sur la congestion routière : l’exemple de Stockholm

La capitale Suédoise, Stockholm, a mis en place une taxe sur la congestion routière en janvier 2006. Cette taxe génère des revenus équivalents à 80 millions d’euros par année qui sont réinvestis pour favoriser le transport actif et le transport en commun. La zone où la taxe est en vigueur et les points de contrôle sont illustrés ci-dessous. L’impact direct de cette taxe, dont j’ai déjà discuté sur ce blogue, est une diminution de 25% du nombre de véhicules entrant ou sortant du centre-ville à chaque jour. Mais ce n’est pas tout…

Dans un article paru dans la revue American Journal of Preventive Medicine, des chercheurs Suédois décrivent l’impact de cette taxe sur la pratique d’activités physiques. Pour ce faire, ils ont recontacté des individus qui avaient participé à une étude épidémiologique sur l’activité physique en 2003, avant que la taxe soit implantée. Le suivi a eu lieu en mai 2006. L’activité physique a été évaluée avec la version Suédoise de l’International Physical Activity Questionnaire.

De plus, ils ont comparé un groupe de participants habitant Stockholm à un groupe d’habitants de Göteborg et Malmö qui sont respectivement les 2è et 3è ville les plus peuplées du pays. Il s’agit donc d’une étude quasi-expérimentale.

En 2003, il n’y avait aucune différence entre les participants du groupe expérimental (Stockholm) et ceux du groupe témoin (Göteborg et Malmö) en ce qui a trait à l’âge, le sexe, l’indice de masse corporelle, le niveau socio-économique et la pratique d’activités physiques. Malgré le petit nombre de participants ayant participé au suivi en 2006 (165 du groupe expérimental et 138 du groupe témoin), les résultats indiquent que les habitants de Stockholm accumulaient significativement plus d’activité physique d’intensité moyenne et passaient moins de temps assis durant la journée. Leur pratique d’activité physique totale (sans égard à l’intensité) était également plus élevée.

En somme, ces résultats indiquent que les impacts d’une taxe sur la congestion routière ne se limitent pas au trafic et à la pollution. Ainsi, avec ce genre d’intervention, il est possible d’influencer à la fois l’environnement et la santé des populations.  À l’heure où l’humanité fait simultanément face à de nombreux problèmes environnementaux (changements climatiques, perte de biodiversité, destruction des terres arables, acidification des océans, etc.) et de santé publique (diabète, maladies cardiovasculaires, cancers, etc.), nos gouvernements auraient intérêt à s’inspirer de telles interventions « gagnant-gagnant ».


Référence

Bergman P, Grjibovski AM, Hagströmer M, Pettersen E, Sjöström M. Congestion road tax and physical activity. Am J Prev Med. 2010;38(2):171-177.

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