N’en
déplaise aux pourfendeurs du BIXI, les travaux d’une équipe de chercheurs de
l’Université de Montréal et de la Direction de santé publique de Montréal
illustrent que l’implantation du système de vélo en libre-service a permis d’augmenter
le nombre de cyclistes à Montréal.
En
effet, comme le rapportait Le Devoir
la semaine dernière, le pourcentage de
résidents de l’île de Montréal qui ont utilisé un BIXI a grimpé de 8 à
11% entre 2009 et 2010 (Fuller et al., 2011). En nombre, ça correspond à une
augmentation de 125 000 à 176 000 usagers. Cette étude parue dans l’American Journal of Preventive Medicine
indique que les gens habitant plus près d’une station BIXI étaient plus
susceptibles d’utiliser le service. Toutefois, le service était fréquemment
utilisé par les touristes, les banlieusards et les habitants de l’est et de
l’ouest de l’île (ou il n’y a pas de stations BIXI) dans le cadre de leurs
déplacements dans les quartiers centraux.
Dans
une étude ultérieure publiée dans la revue Preventive
Medicine, les chercheurs ont observé que malgré cette augmentation de
l’utilisation des BIXIs, le nombre de collisions et de quasi-collisions n’a pas
augmenté (Fuller et al., 2013). De plus, les utilisateurs de BIXI n’étaient pas
plus à risque que les gens qui utilisaient leur propre vélo.
Toutefois,
la méthodologie retenue par l’équipe de recherche ne permet pas de quantifier
précisément la réduction du risque d’accidents attribuable à l’augmentation de
la pratique du vélo. Cela dit, une revue de la littérature indique qu’en général,
lorsque le nombre de cyclistes double, le risque d’accident pour chaque
cycliste diminue d’environ 32% (Jacobsen, 2003).
De multiples bienfaits pour
la santé…
D’ailleurs,
il serait intéressant d’examiner les impacts sur la santé de cette augmentation
de la pratique du vélo à Montréal. À cet égard, dans une étude qui paraîtra en
2014, également dans l’American Journal
of Preventive Medicine, nous avons évalué les bienfaits pour la santé du
vélo utilitaire auprès d’un échantillon pancanadien de 1016 jeunes de 12 à 19
ans (Larouche et al., sous presse).
D’après
nos analyses, les jeunes qui accumulaient au moins une heure de vélo utilitaire
par semaine (soit pour se rendre à l’école, au travail, ou pour faire les
commissions) étaient plus actifs physiquement et ils avaient une capacité
cardiovasculaire supérieure. De plus, leur indice de masse corporelle, leur
tour de taille et leur taux de cholestérol[i]
étaient inférieur en comparaison avec ceux qui n’employaient pas le vélo comme
moyen de transport.
Voilà
quelques arguments pour encourager d’autres villes à aller de l’avant en
offrant un service de vélo en libre-service !
Références
Fuller D, Gauvin D, Kestens Y, Daniel M, Fournier M,
Morency P, Drouin L. Use of a new public bicycle share program in Montreal,
Canada. American
Journal of Preventive Medicine. 2011;41(1):80-83.
Fuller D, Gauvin D, Morency P, Kestens Y, Drouin L. The
impact of implementing a public bicycle share program on the likelihood of
collisions and near misses in Montreal ,
Canada . Preventive
Medicine. 2013;57(6);920-924.
Jacobsen PL. Safety in numbers: more
walkers and bicyclists, safer walking and bicycling. Injury Prevention.
2003;9:205-209.
Larouche, R., Faulkner, G., Fortier, M., Tremblay,
M.S. (sous presse). Active transportation and adolescents’
health: the Canadian Health Measures Survey. American Journal of Preventive Medicine.
[i] Pour les connaisseurs, c’était
le ratio entre le cholestérol total et le cholestérol HDL (le bon cholestérol)
qui était significativement plus faible chez les jeunes rapportant au moins une
heure de vélo par semaine.
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